Wim Duisenberg ne veut pas mettre l’euro sous perfusion
La Banque centrale européenne se refuse à dramatiser la chute de l’euro. La monnaie unique a atteint son plus bas niveau face au dollar. Pour Wim Duisenberg, patron de la BCE, la solution ne réside pas dans une décision de politique monétaire.
La Banque centrale européenne se refuse à dramatiser la chute de l’euro. La monnaie unique a atteint son plus bas niveau face au dollar. Pour Wim Duisenberg, patron de la BCE, la solution ne réside pas dans une décision de politique monétaire.
Lancé au début de l’année à 1 dollar 17 cents, l’euro avait déjà flirté avec la parité en juillet. La Banque centrale européenne avait alors laissé entrevoir une hausse des taux, hausse d’un demi point intervenue début novembre. Mais le répit a été de courte durée. Ce mercredi, lors de sa dernière conférence de presse de l’année, Wim Duisenberg a dû une nouvelle fois s’expliquer sur les faiblesses de l’euro.
Le patron de la Banque centrale européenne n’en démord pas. A chaque baisse, depuis le printemps, il répète que l’euro dispose d’un «fort potentiel d’appréciation». A l’appui de sa démonstration, la reprise de la croissance dans l’Union européenne. La Commission de Bruxelles en atteste dans ses dernières prévisions, elle les a revues nettement à la hausse, 3 pour cent pour 2000 et 2001. Du coup, l’écart avec l’économie américaine se réduit, et en bonne logique l’euro devrait en profiter.
Pour le conseil des gouverneurs de la BCE, la balle est dans le camp des gouvernements des pays de l’Euroland. Il appelle de ses voeux des réformes structurelles, afin de doper la croissance, dans l’espoir que ce fameux potentiel d’appréciation devienne réalité.
La Banque centrale européenne marche sur des oeufs. Elle n’a pas intérêt à laisser glisser l’euro indéfiniment, sous peine de crise de confiance. Mais une modification de la politique monétaire en fonction du cours de l’euro pourrait aller à fins contraires, les marchés voyant dans un tel interventionnisme l’aveu d’une situation préoccupante. Et si intervention il doit y avoir, ce sera sans préavis.
Thierry Zweifel

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