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Vote sur les accords bilatéraux: le Conseil fédéral lance la campagne

Pas moins de quatre conseillers fédéraux ont lancé vendredi la campagne en vue du vote sur les sept accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne. Le gouvernement a ainsi voulu montrer l’importance vitale qu’il accorde à ces accords.

Ce contenu a été publié le 17 mars 2000 minutes

Pas moins de quatre conseillers fédéraux ont lancé vendredi la campagne en vue du vote sur les sept accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne. Le gouvernement a ainsi voulu montrer l’importance vitale qu’il accorde à ces accords.

Réunis à l’Hôtel de Ville de Berne, Joseph Deiss, Ruth Dreifuss (à droite), Pascal Couchepin et Moritz Leuenberger (à gauche) ont ardemment plaidé en faveur des accords bilatéraux. Une délégation gouvernementale aussi étoffée est pour le moins inhabituelle. Mais pour le Conseil fédéral, le jeu en vaut la chandelle: ces accords sont pour la Suisse «une chance à ne pas manquer», a insisté Joseph Deiss, ministre des Affaires étrangères.

Le ministre des Transports, Moritz Leuenberger, a souligné pour sa part que les accords bilatéraux sont devenus l’épine dorsale de la politique suisse de transfert du trafic de la route au rail. La protection des Alpes ne peut, selon lui, être réalisée qu’avec leur adoption. De plus, l’accord sur les transports aériens est capital pour la survie de Swissair.

Pour Pascal Couchepin, ministre de l’Economie, les accords contribueront à la prospérité du pays. Ils permettront aux entrepreneurs et aux agriculteurs helvétiques d’avoir un accès facilité à un marché communautaire de plus de mille milliards de francs. Pascal Couchepin a rappelé au passage que l’Union européenne (UE) représente le principal partenaire économique de la Suisse.

Autre avantage des accords bilatéraux: ils permettront à des Suisses de travailler et de se former sans entraves dans les pays de l’Union. Ils favoriseront donc la mobilité des personnes et la recherche scientifique. De plus, les Helvètes seront assurés de conserver leur couverture sociale, a souligné Ruth Dreifuss, ministre de l’Intérieur.

Les quatre membres du gouvernement ont cependant concédé que les accords bilatéraux ont un prix. Il en coûtera 400 millions de francs à la Confédération et 400 autres millions aux assurances sociales. Mais les gains seront bien supérieurs aux dépenses, assure le Conseil fédéral.

Reste que la bataille des urnes n’est pas gagnée d’avance. Une partie de la population a des craintes, notamment en raison de la libre circulation des personnes. Pour Pascal Couchepin, un afflux de population étrangère n’est toutefois pas à craindre; d’ailleurs, une clause permet de limiter une immigration excessive.

Pour ne pas revivre la déconvenue de décembre 1992, lorsque le peuple avait refusé l’entrée de la Suisse dans l’Espace économique européen (EEE), le Conseil fédéral tient à répéter encore et encore son message: les accords bilatéraux ne sont en aucun cas le premier pas vers l’adhésion de la Suisse à l’UE. Les deux dossiers sont clairement distincts.

L’acceptation de ces accords bilatéraux, négociés avec âpreté et acharnement, revêt toutefois une grande importance en ce qui concerne les relations helvético-européennes. «Il en va de la crédibilité de la Suisse», selon Joseph Deiss. Et Moritz Leuenberger de renchérir: «Un refus populaire le 21 mai provoquerait une déchirure politique de la Suisse».

Olivier Pauchard

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