Visa: changement spectaculaire
La procédure de visa appliquée par l'Europe à des milliers d'étrangers établis en Suisse va être assouplie. L'Autriche, l'Allemagne et l'Italie ont déjà fait le pas.
Pour se rendre dans leur pays d'origine, 400'000 étrangers vivant en Suisse doivent traverser un pays de l'Union européenne. Et donc décrocher, au préalable, un visa de transit valable six mois au maximum.
Mais cette époque est désormais révolue. Ou presque. En effet, depuis quelques semaines, ces mêmes étrangers peuvent obtenir auprès des consulats d'Autriche, d'Allemagne et d'Italie des documents dont la validité a été portée à deux ans.
400 000 Turcs et ex-Yougoslaves
Officiellement, rien n'a encore vraiment changé. La possibilité d'accorder des visas de transit d'une durée supérieure à six mois n'est en effet pas expressément prévue par les Accords de Schengen.
Mais, il y a un mois, l'organe compétent de l'Union européenne a estimé que rien ne s'opposait fondamentalement à l'octroi de visas de transit de longue durée. Un avis qui a poussé les trois principaux Etats concernés - l'Autriche, l'Allemagne et l'Italie - à franchir le pas.
Ils devraient être suivis, dans quelques semaines, par la France et par la Grèce. Un changement spectaculaire pour les 400 000 personnes concernées - des Turcs et des ressortissants de l'ex-Yougoslavie pour la plupart.
150 000 visas de transit par année
Les cinq pays de transit impliqués délivrent, bon an, mal an, pas moins de 150 000 visas de transit à des étrangers établis en Suisse. Les consulats sont sous pression. Les demandeurs de visas aussi.
Ils doivent généralement patienter des heures. Voire dormir sur place, devant la porte du consulat.
Certes, les choses vont changer. Mais, tous les problèmes ne sont pas résolus pour autant.
Les procédures demeurent compliquées. Et seule la suppression pure et simple de l'obligation du visa pour les personnes bénéficiant d'un permis de séjour de longue durée en Suisse réglerait le problème.
Pas besoin de visa pour entrer en Suisse
C'est d'ailleurs ce qu'a déjà fait la Suisse pour les titulaires d'un permis de séjour durable dans un pays de l'Union européenne. En effet, ils n'ont plus besoin de visa pour entrer en Suisse.
Une telle solution nécessiterait cependant des modifications non négligeables des accords de Schengen. Et l'on peut se demander si l'Union européenne est prête à faire cet effort maintenant.
La question est légitime. D'autant plus que la Suisse pourrait adhérer, un jour, à l'espace Schengen.
Dans ce cas, les étrangers résidant en Suisse entreraient de toute façon librement dans les pays limitrophes de la Suisse.
swissinfo/Michel Walter

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