Une association réveille le projet de Fondation Suisse solidaire
L'association de soutien à la Fondation Suisse solidaire a lancé, ce jeudi, un appel au gouvernement suisse pour que la fondation voie le jour dans les deux ans.
L'association de soutien à la Fondation Suisse solidaire a lancé, ce jeudi, un appel au gouvernement suisse pour que la fondation voie le jour dans les deux ans.
Lancé en pleine crise des fonds en déshérence par Arnold Koller le 5 mars 1997, ce projet de fondation semblait oublier au fond d'un tiroir du Palais fédéral.
Généreux, il a été bien accueilli par les organisations juives. Mais hâtivement lancé, il a, dès le départ, suscité des interrogations dans la classe politique suisse, voire une franche hostilité de la part de l'UDC de Christoph Blocher.
Première pomme de discorde, l'ambiguïté des buts de la fondation. Allait-elle, cette fondation, oui ou non venir en aide aux victimes de l'Holocauste? Aujourd'hui, la réponse est claire: ce sera non, puisque la fondation veut prévenir ou soulager les souffrances humaines à venir en finançant des projets de solidarité.
Le mode de financement de la fondation a constitué l'autre entrave majeure à son lancement. Et, sur ce point, le problème n'est pas encore réglé. La fondation doit être dotée de 7 milliards de francs suisses, une somme qui devrait être prélevée sur la vente, l'an prochain, de 1300 tonnes d'or de la Banque nationale suisse (BNS). Certes, le Conseil national vient d'adopter une loi sur l'unité monétaire qui l'y autorise. Mais le Conseil des Etats doit encore donner son aval. Par ailleurs, il faudra encore adopter un nouvel article constitutionnel sur la monnaie.
De plus, en août dernier, le parti de Christoph Blocher a lancé une initiative visant à verser l'ensemble du produit de cette vente dans les caisses de l'AVS, l'assurance vieillesse. Si la récolte de signatures est suffisante, il faudra encore attendre la décision du peuple.
L'association de soutien à la fondation, forte déjà de mille membres, va donc véritablement entrer en action. Son objectif: convaincre le peuple et les partis pour que la fondation soit lancée dans les deux ans. Peter Arbenz (photo), l'un des trois vice-présidents de l'association, estime que le contexte politique est maintenant favorable. Il se déclare également convaincu que le peuple suisse suivra.
Frédéric Burnand

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