Un sommet de la paix en Suisse? La bénédiction de David Levy
En visite officielle en Suisse, David Levy a donné des signes tangibles d’un nouveau départ aux relations bilatérales. Le ministre israélien des Affaires étrangères s’est dit favorable à la tenue en Suisse d’une rencontre au sommet avec la Syrie.
En visite officielle en Suisse, David Levy (à droite) a donné des signes tangibles d’un nouveau départ aux relations bilatérales, marquées par l’affaire des fonds en déshérence. Le ministre israélien des Affaires étrangères s’est dit favorable à la tenue en Suisse d’une rencontre au sommet avec la Syrie.
L’idée d’un sommet israélo-syrien en Suisse, parrainé par les Etats-Unis, fait son petit bonhomme de chemin. En tout cas, David Levy lui a donné de la consistance, lundi à Berne. «Il n’existe pas d’endroit plus idéal que la Suisse pour cette rencontre. Elle est prête à l’accueillir selon sa coutume d’encouragement de la paix dans le monde», a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères.
Pour la première visite officielle d'un membre du gouvernement israélien en Suisse depuis sept ans, cette déclaration vaut son pesant d’or. D’abord, elle indique la volonté israélienne d’ouvrir un nouveau chapitre avec la Suisse, après une période tendue marquée par l’affaire des fonds en déshérence. Ensuite, les paroles de David Levy font de la Suisse un candidat plus que crédible à l’accueil d’un sommet de la paix. Pour relancer des négociations israélo-syriennes, en panne depuis le 10 janvier dernier.
Pour la diplomatie suisse, cela signifierait la fin d’une traversée du désert. Oslo, la scandinave, lui avait intelligemment ravi le créneau des bons offices, en donnant le coup d’envoi aux accords israélo-arabes. Depuis, la Suisse n’a eu de cesse de proclamer sa disponibilité. Joseph Deiss (à gauche) l’a répété lundi à son homologue israélien. Le chef de la diplomatie suisse l’avait également fait à Damas, il y a une dizaine de jours, lors de son tête-à-tête avec le président syrien Hafez al-Assad.
Pour l’heure, l’inconnue est essentiellement syrienne. Dans une boutade, David Levy s’est dit favorable à une rencontre au sommet immédiatement. «Si la Syrie est pour la paix, elle connaît le chemin et le premier pas à faire», a précisé David Levy.
«La visite de M. Levy nous a permis de donner un signe tangible de la qualité de nos rapports bilatéraux avec Israël», a déclaré Joseph Deiss, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Les propos tenus par le chef de la diplomatie suisse lors de sa visite en Syrie au début du mois n'ont pas véritablement été abordés. «M. Deiss et l'ambassadeur d'Israël en Suisse ont réglé cela en tête-à-tête», a déclaré M. Levy.
L'ambassadeur de l'Etat hébreu Yitzchak Mayer avait demandé des éclaircissements sur les propos du chef du DFAE, relayés par les agences. Le conseiller fédéral avait expliqué à Damas que Berne était favorable à un retrait d'Israël du plateau du Golan et à un retour aux frontières de 1967. Mais il avait également insisté sur la sécurité d’Israël.
Enfin, le dossier autrichien a également été abordé entre Joseph Deiss et David Levy. Sans tension notable. Peut-être une critique implicite côté israélien. «Nous saluons la position de l’Europe face aux risques d’une renaissance d’un monstre», a déclaré David Levy qui a constaté «les précautions prises par la Suisse». Réplique ferme et amicale de Joseph Deiss: «Il n’existe pas de différence entre nous sur le fond quant à notre attitude par rapport aux mouvements racistes et antisémites. Nous avons répété notre position de principe intransigeante tant à David Levy qu’au ministre autrichien des Affaires étrangères».
Jugurtha Aït-Ahmed

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