Depuis 1945, la Suisse compte 1,9 millions d'immigrés et enfants d'immigrés, soit le quart de la population actuelle.

Si la Suisse a été une terre d'émigration jusqu'à la fin du 19e siècle, la tendance s'est complètement inversée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Ainsi, selon une étude publiée mercredi à Berne par l'Office fédéral de la statistique (OFS), sur les 7,2 millions d'habitants en Suisse, 1,52 million de personnes sont étrangers ou ont des origines étrangères.

Une source de croissance

En 60 ans, donc, la Suisse a subi un véritable bouleversement démographique avec la venue de près de deux millions d'immigrants. Mais surtout, ces personnes ont contribué aux deux tiers de la croissance démographique du pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Durant cette période, l'immigration au sein de la Confédération a été le fait d'Italiens, de Portugais, d'Espagnols et de Yougoslaves. Un afflux qui a eu pour conséquence d'éviter un vieillissement précoce de la population.

Une richesse pour le pays

En-dehors de toute considération politique, la venue d'immigrés et le brassage des populations est une grande richesse pour le pays, affirme le démographe Jacques Menthonnex, chef du Service cantonal vaudois de recherches et d'information statistiques (SCRIS). Une richesse palpable sur le plan humain, culturel, mais également économique.

La Confédération a connu plusieurs vagues de migrants venant d'Allemagne, d'Italie et de France. Sur le plan économique, leur contribution est quantifiable. «Il est certain que les étrangers venus en Suisse avec un profil de formation ont permis un développement plus rapide de l'économie», précise le démographe.

Immigration et attractivité

Conséquence de la politique d'immigration suisse, le pays compte aujourd'hui 20,9% d'étrangers établis, soit 1,52 million d'âmes. Près d'un quart d'entre eux sont nés en Suisse et appartiennent à la deuxième ou troisième génération d'étrangers.

A noter qu'un tiers des étrangers, nés hors de Suisse, y résident depuis au moins quinze ans, et 16,5% d'entre eux y vivent depuis plus de trente ans.

«Il est toujours possible de voir des problèmes partout, conclut Jacques Menthonnex, cependant, la présence en Suisse d'autant d'étrangers est une preuve d'un relatif bien être qui y règne, ainsi que de l'attractivité des lieux. Car là où il n'y a rien, il n'y a personne.»

Légère baisse en 2000

Cela dit, la proportion des étrangers a connu une légère baisse de 0,8% en l'an 2000. Cette variation ne touche pas les immigrés établis. Elle s'explique essentiellement par la diminution du nombre de requérants d'asile. Ces derniers étant inclus dans les statistiques de l'OFS.

Jean-Louis Thomas

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