Un million de DM volés dans le bureau de la DDC à Pristina
Des cambrioleurs se sont introduits de nuit dans le bureau de coordination de la Coopération suisse à Pristina, au Kosovo. Ils en ont emporté le coffre-fort contenant plus d´un million de marks allemands en espèces, soit quelque 800'000 francs suisses.
Selon les informations dont disposait jeudi la DDC, c'est en passant par le toit que les voleurs auraient pénétré dans ce bureau situé au quatrième et dernier étage d'un immeuble du centre-ville de Pristina. Les deux personnes préposées à sa surveillance n'auraient apparemment rien remarqué de suspect.
Les cambrioleurs n'avaient pourtant pas choisi la méthode la plus silencieuse. Selon les premiers éléments de l'enquête menée par la police de l'administration transitoire de l'ONU, ils auraient d'abord hissé le coffre-fort sur la balustrade d'un balcon avant de le jeter dans l'arrière-cour. Après quoi il ne leur restait plus qu'à le récupérer et s'en aller par l'une des portes.
Pendant leur visite, les malfaiteurs ont fait aussi main basse sur divers matériels électroniques. Mais la DDC certifie qu'ils n'ont emporté aucun ordinateur ni documents importants. Reste qu'à première vue les dégâts matériels sembleraient tout de même considérables. Quant au million de DM qui s'est ainsi volatilisé, il était destiné au financement de divers projets de reconstruction.
Pourquoi la Coopération suisse garde-t-elle autant d'argent liquide dans son bureau? La réponse est relativement simple: dans le Kosovo de l'après-guerre, les réseaux bancaires n'ont pas encore été rétablis. Les organisations qui y travaillent n'ont pratiquement pas d'autre solution que de recourir à du cash. Il leur arrive donc assez fréquemment de devoir conserver d'importantes sommes d'argent ailleurs que dans des banques.
Au siège de la DDC à Berne, on réfléchit aux leçons à tirer de l'événement sur deux plans: d'abord en matière de renforcement des systèmes de surveillance, ensuite sur la meilleure façon de sécuriser les transferts d'argent. Pour le moment, ces montants, parfois très importants, transitent encore par les banques de la Macédoine voisine puis de la manière la plus discrète possible. On sait maintenant que ce n'est pas toujours sans risques.
Bernard Weissbrodt

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