UBS Warburg veut sauver du naufrage des entreprises japonaises
La banque d'affaires du groupe financier suisse lance une campagne de marketing agressive. UBS Warburg propose aux entreprises un moyen de régler leurs problèmes de cession de participations croisées. Et ceci avant la fin du mois de mars et sans devoir placer leurs titres sur le marché.
UBS Warburg veut sauver du naufrage une bourse de Tokyo à la dérive. La cause essentielle de sa chute de plus de 30% ces derniers mois s'explique par le dénouement du système des participations croisées. Il s'agit, en clair, des actions que détiennent entre elles les entreprises japonaises pour cimenter les relations et prévenir des raids contre elles de la part de rivaux ou de spéculateurs.
Le groupe financier suisse a introduit au Japon des instruments financiers très sophistiqués, le plus souvent développés à Wall Street. Ils permettent aux entreprises de procéder à la cession de ces participations croisées sans devoir placer leurs titres sur le marché.
L'UBS propose aux entreprises d'émettre des obligations convertibles en actions à une échéance donnée, souvent plusieurs années plus tard.
Cela leur offre un double avantage: d'une part, elles peuvent s'en servir pour lever de nouveaux fonds; d'autre part, ces obligations leur offrent un degré de protection lorsque la bourse est en très net recul, car leurs propriétaires hésiteront à les convertir en actions.
Cette «idée suisse» retient l'attention du gouvernement japonais. Ce dernier doit annoncer une série de mesures de soutien à la bourse de Tokyo. Il laisse ses banques au bord du gouffre vendre les actions qu'elles possèdent dans d'autres entreprises, si possible avec un bénéfice, pour éviter de finir l'année fiscale en faillite technique.
En même temps, le groupe financier suisse est sollicité par les grandes entreprises japonaises dont la valeur boursière souffre méchamment de ces dénouements pour stopper la chute de leurs actions.
L'idée de UBS Warburg est d'autant plus appréciée du gouvernement japonais qu'il n'est plus en mesure, comme dans le passé, de soutenir artificiellement la bourse de Tokyo par des injections massives de fonds publics.
A 150% du Produit intérieur brut (PIB), sa dette est déjà la plus calamiteuse de tous les pays du G7. Et le contribuable japonais ne tolère plus le gaspillage de ses impôts.
Georges Baumgartner, Tokyo

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