A la suite des attentats du World Trade Center et du Pentagone, l'UBS a transmis aux autorités des informations concernant des transactions bancaires suspectes. Des opérations effectuées sur le continent américain ainsi qu'en Europe.

L'UBS annonce avoir identifié quatre transactions "suspectes" et transmis des renseignements sur ces opérations aux autorités. Le groupe bancaire suisse indique que les transactions en question portent sur "des montants de faible importance". Et, selon un communiqué de l'UBS, "trois des transactions ont été éffectuées sur le continent américain et la quatrième en Europe".

Dans son communiqué, l'UBS exprime aussi "son solide soutien" et promet "sa coopération aux autorités suisses et internationales dans leurs efforts conjoints visant à réduire les opérations financières des groupes terroristes à travers le monde".

Bush a été clair...

La semaine dernière, George Bush a lancé ce qu'il a présente comme "le volet financier" de sa guerre contre le terrorisme, en demandant notamment aux banques américaines et non-américaines de collaborer avec les Etats-Unis.

Le chef de la Maison Blanche a assorti son appel d'une menace. "Si les banques étrangères ne coopèrent pas avec nous, leurs avoirs aux Etats-Unis seront gelés", a-t-il en effet prévenu. Le Département américain de la Justice a ensuite remis aux banques les noms d'environ 200 individus suspects afin qu'elles les comparent à leurs listes de clients.

Dans son communiqué, l'UBS souligne que son "programme rigoureux de lutte contre le blanchiment de l'argent sale" existait avant même les attentats, même si ces mesures se sont "intensifiées en réaction aux attentats terroristes aux Etats-Unis".

... mais l'UBS est restée dans le flou

Questionné par swissinfo, le porte-parole d'UBS aux Etats-Unis invoque le secret bancaire et fournit des réponses laconiques. David Walker affirme ainsi n'avoir "aucune idée" sur le ou les pays d'où viennent les quatre transactions suspectes. M.Walker refuse de dévoiler à quelles autorités les informations mises à jour par l'UBS ont été confiées.

Il qualifie les transactions en question de "mouvements de paiement", tout en déclinant de préciser le type d'opérations concernées: virement? retrait? dépôt?
Par ailleurs, interrogé sur le point de savoir ce qui, dans ces transactions, a suscité le soupçon, le porte-parole de la filiale américaine d'UBS se borne a déclarer: "nous disposons d'informations suffisantes qui nous laissent supposer que ces opérations sont suspectes".

Enfin, pour mémoire, la filiale d'UBS a perdu deux employés dans les attentats de New York. Un troisième demeure a l'hôpital, "une femme très gravement brûlée par du kérosène", selon David Walker. La banque n'avait pas de bureau au World Trade Center, mais ces trois personnes y avaient des rendez-vous d'affaires le matin fatal du 11 septembre.

Marie-Christine Bonzom, Washington

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