Le Ministère public de la Confédération a ouvert une enquête contre un employé soupçonné d’avoir délivré des visas de manière abusive.

Il a été arrêté le 7 mars. A noter que trois autres affaires du même ordre sont en cours.

Contacté dimanche par l'ats suite à une information passée dans «Le Matin dimanche», Ivo Sieber, chef de l'information du DFAE, a souligné que l'enquête était toujours en cours et qu'il ne pouvait pas fournir de détails. Il n'a pas voulu donner d'indications sur le nombre de visas concernés.

On sait toutefois que fin novembre, un collaborateur de la représentation diplomatique à Lima a fait l'objet d'une tentative de corruption visant à la délivrance abusive de visas. Informé début décembre, le DFAE a alerté «promptement» le MPC, qui a ouvert une enquête à la mi-décembre.

«Cette tentative de corruption a fait naître le soupçon que des visas auraient été délivrés de manière abusive depuis quelque temps déjà», souligne le communiqué, publié sur le site Internet du DFAE.

Milliers de contrôles

Des milliers de visas émis au Pérou devront être contrôlés, note pour sa part Peter Lehmann, porte-parole du MPC. Trois enquêteurs travaillent sur cette affaire, un du MPC et deux de la police judiciaire fédérale.

Les limiers fédéraux veulent en particulier savoir si un véritable trafic de visas a été mis en place à Lima et, si oui, combien de «sésames» pour entrer en Suisse ont été délivrés de manière abusive. L'enquête tentera aussi d'identifier la personne qui aurait corrompu le collaborateur du DFAE.

Le DFAE, dont les représentations délivrent chaque année plus d'un demi-million de visas dans le monde, écrit qu'«aucun abus ne saurait être toléré dans l'exécution de cette tâche exigeante».

Quatre affaires au total

Reste que la délivrance des visas est un domaine sensible à la corruption. Le DFAE a ainsi été confronté à trois autres affaires ces derniers mois.

Le 25 mai 2004, on apprenait qu'un ancien consul honoraire de Suisse au Moyen-Orient était accusé d'avoir manipulé les visas de plus de 120 ressortissants d'Asie méridionale. En échange, il aurait encaissé 150 000 francs de pots-de-vin entre fin 1998 et septembre 2003. L'affaire est entre les mains d'un juge d'instruction fédéral.

En janvier 2004, le MPC a ouvert une enquête contre un ancien employé suisse de l'ambassade à Moscou soupçonné d'avoir «vendu» des visas. Là aussi, l'affaire devrait être prochainement transmise à un juge d'instruction fédéral.

Enfin, une autre affaire est également en cours et porte sur des soupçons «dans une ambassade en Afrique», explique M. Lehmann, qui se refuse à être plus précis pour les besoins de l'enquête, ouverte «il y a un mois ou deux».

Pas de liens

Ces quatre affaires sont des «cas individuels» sans liens entre elles, a souligné dimanche le DFAE. Découvertes à la suite de contrôles internes, elles ont été immédiatement dénoncées au MPC.

Interrogé sur d'éventuelles mesures qui seront prises au sein du Département pour éviter ce genre de cas, Ivo Sieber a répondu qu'il fallait d'abord attendre les résultats de l'enquête du MPC.

swissinfo et les agences

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