L'Europe est confrontée à un nombre croissant de nouvelles drogues de synthèse dont les effets à court et long termes sont inconnus. Elles se présentent sous forme de poudre ou de comprimés et sont souvent difficiles à identifier, note l'Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT).

Dans son 17e rapport annuel rendu public jeudi, l'OEDT alerte aussi sur une augmentation inquiétante de contamination au VIH chez les usagers de drogues par injection en Grèce et en Roumanie, alors même qu'il constate sur l'ensemble de l'Europe une baisse des injections de drogue et des nouveaux cas d'infection au VIH.

La crise économique semble en cause, analyse le responsable de l'unité "Politique et évaluation" de l'OEDT. Les toxicomanes adoptent davantage de comportements à risques dans ces pays (traitements de substitution et échanges de seringues notamment).

Si le cannabis et la cocaïne restent respectivement les drogues illicites les plus consommées en Europe, malgré une perte d'attractivité de la seconde, elles se trouvent concurrencées par "un nombre croissant de drogues de synthèse".

Au total, 49 nouvelles substances de synthèse ont été détectées en 2011 par le système d'alerte précoce européen (EWS) et déjà plus de 50 l'ont été en 2012. Entre 2005 et 2011, cela porte à 164 le nombre de substances détectées.

Magasins en ligne

D'après une étude de janvier 2012, 693 magasins en ligne commercialisent des substances psychoactives qu'ils présentent comme des "euphorisants légaux" (legal highs), mais qui contiennent souvent des substances interdites.

Le rapport souligne que l'héroïne, même si elle est toujours responsable de la majorité des décès liés à la drogue en Europe, poursuit son déclin, avec moins de nouveaux consommateurs et un recul du nombre de saisies, qui semble traduire une baisse globale de l'offre.

Enfin, l'OEDT rappelle l'évolution "majeure" du marché du cannabis en Europe, marquée par l'augmentation de la production locale d'herbe au détriment de l'importation de résine.