Fusillade à Daillon: la police a dû faire feu sur le tireur
Un Valaisan de 33 ans a tué par balles trois personnes et en a blessé deux autres mercredi soir à Daillon (VS). Le forcené a été neutralisé par la police, qui a dû faire feu sur lui. Grièvement blessé au thorax, sa vie n'est plus en danger.
Les motivations du tireur ne sont pas encore connues. Son état de santé n'a pas pu permettre de l'auditionner dans l'immédiat, il le sera une fois stabilisé, a indiqué la police cantonale jeudi soir.
L'auteur présumé de la tuerie avait été interné en milieu psychiatrique en 2005 sur intervention de la famille, du corps médical et de la police. Il était alors en possession d'armes qui ont été séquestrées et détruites par les forces de l'ordre.
L'homme est actuellement sans emploi, au bénéfice d'une rente invalidité et sous le coup d'une mesure tutélaire. Il fait également l'objet d'une dénonciation pour consommation de marijuana.
Au moins deux armes
Jeudi matin, la procureure Catherine Seppey n'avait pas encore eu accès à ce dossier et ne connait pas les raisons de cet internement psychiatrique. Pas plus que l'origine des armes et des munitions utilisées lors de la fusillade.
L'individu a fait usage d'au moins deux armes, un mousqueton et un fusil à grenaille. Il semble que d'autres armes aient également été utilisées, mais les investigations se poursuivent.
Certaines victimes avaient un lien de parenté avec le tireur, sans que ce lien soit proche. "Mais on peut présumer qu'il connaissait l'ensemble d'entre elles", a précisé Mme Seppey. Deux Valaisannes de 32 et 79 ans et une Vaudoise de 54 ans ont succombé. Un Valaisan de 63 ans a été blessé à une épaule. Il a été opéré durant la journée est reste hospitalisé.
Enfin, un Valaisan de 33 ans, vivant en couple avec la femme de 32 ans, a été plus sérieusement touché au bassin. Il était toujours aux soins intensifs. L'homme est conscient. Le pronostic vital reste engagé pour l'instant, a indiqué jeudi soir la police cantonale
De chez lui et de la rue
Une première ébauche du déroulement des faits permet de dire que l'homme a tiré mercredi soir une vingtaine de coups de feu en deux étapes. Il a d'abord fait feu depuis son appartement à travers une fenêtre puis il est descendu dans la rue où il a continué à tirer.
Les victimes ont été retrouvées dans la rue ou des maisons voisines. Plusieurs témoins ont alerté la police à 20h50. Les premiers policiers sont arrivés sur place une dizaine de minutes plus tard. Une enquête est également ouverte sur l'intervention policière.
Echo international
La fusillade a suscité stupeur et consternation dans de maints pays d'Europe. Le drame a été relayé par les sites des médias ainsi les réseaux sociaux. Des critiques parfois acerbes contre la Suisse sont émises, relançant le débat sur la possession d'armes à feu.
La possibilité pour les Helvètes de garder leurs armes de service à la maison est pointée du doigt. "La Suisse doit faire un gros effort pour que les armes des conscrits restent désormais aux arsenaux et plus au domicile comme le voulait la tradition militaire suisse", réagit un internaute sur le portail du quotidien français "Libération".