Candidature de Musharraf à nouveau rejetée
La candidature de l'ex-président pakistanais Pervez Musharraf dans la seule circonscription où il était encore en lice pour les élections législatives du 11 mai a été rejetée par la commission électorale, a souligné mardi son avocat. Celui-ci a d'ores et déjà annoncé vouloir interjeter appel.
Pervez Musharraf, au pouvoir de son coup d'Etat en 1999 à sa démission en 2008, était rentré fin mars au Pakistan après quatre ans d'exil afin de participer à ces élections. La candidature de l'ancien général avait été rejetée dans trois circonscriptions pour ces élections, mais acceptée à Chitral, petite ville du nord du pays.
Ses opposants avaient toutefois contesté l'approbation de sa candidature à Chitral et porté l'affaire devant la Cour supérieure de Peshawar, grande ville du nord-ouest du pays à la porte de l'Afghanistan voisin.
"Sa candidature a été rejetée par la Cour supérieure. Nous allons interjeter appel", a dit à l'AFP Ahmed Raza Kasuri, avocat de l'ancien président pakistanais confronté à la justice et aux menaces des talibans depuis son retour au pays.
Prêt à aller en prison
L'ex-président pakistanais a affirmé peu auparavant lors d'une conférence dans sa résidence hyper-sécurisée en banlieue d'Islamabad "n'avoir rien fait de mal" lorsqu'il était au pouvoir. Mais il s'est dit "prêt" à purger une peine de prison s'il était reconnu coupable des accusations pesant contre lui.
Le "général Musharraf" est mis en cause pour son implication présumée dans les meurtres du chef indépendantiste de la province du Baloutchistan (sud-ouest) Akbar Bugti en 2006 et de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto en 2007, ainsi que dans le renvoi illégal de juges la même année.
Des avocats pakistanais tentent aussi de convaincre la Cour suprême de le juger pour "haute trahison" pour avoir imposé l'état d'urgence en 2007. Une audience sur cette affaire est d'ailleurs prévue mercredi dans la capitale.
Nouvel attentat
Peu après la décision de la commission électorale, Sanaullah Zehri, chef de la Ligue musulmane de Nawaz Sharif (PML-N) dans la province du Baloutchistan, a été la cible d'un attentat à la bombe qui n'a pas été revendiqué.
Et un attentat suicide des talibans contre un rassemblement d'un parti laïc a fait au moins seize tués et des dizaines de blessés mardi soir dans le nord-ouest du Pakistan, ont annoncé les autorités locales. Il a eu lieu dans le quartier de Yakatoot à Peshawar, après l'arrivée sur place d'un haut responsable du parti national Awami (ANP), Ghulam Ahmed Bilour.
L'attaque meurtrière contre M. Zehri est la troisième visant des candidats aux élections en trois jours au Pakistan, après celui dimanche contre un haut responsable d'un parti laïc et lundi d'un candidat dans les zones tribales, un repaire des talibans.