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Terrorisme: la Suisse demande plus aux USA

Ruth Metzler et son homologue américain John Ashcroft, ce vendredi à Washington. Keystone Archive

A Washington, la ministre suisse de la Justice Ruth Metzler a prôné une plus grande coopération bilatérale dans la lutte contre le terrorisme.

Ce contenu a été publié le 01 mars 2002 minutes

Avant de s'entretenir avec son homologue américain John Ashcroft, Ruth Metzler avait tenu à se rendre sur le site où se trouvaient les gratte-ciel du World Trade Center jusqu'au 11 septembre au matin.

Evoquant cette étape au cours d'un point de presse à Washington, la conseillère fédérale a estimé que l'observation de la dévastation causée par les attentats contre les tours jumelles permettait de «mieux comprendre, tant sur le plan intellectuel que sur le plan émotionnel, la réaction des Américains face à cette atrocité».

Un partenaire solide

Recevant Ruth Metzler au Département de la justice, John Ashcroft a souligné qu'après le 11 septembre, l'image de la Suisse aux Etats-Unis avait changé. Le ministre américain a ainsi qualifié la Suisse de «partenaire solide» dans la lutte anti-terroriste.

La conseillère fédérale a, de son côté, prôné le renforcement de la coopération entre la Suisse et les Etats-Unis dans le combat contre le terrorisme. A l'issue de son entretien avec son homologue, elle a en effet déclaré à swissinfo que l'objectif de sa visite était de «perfectionner la coopération bilatérale».

«Bien que la communication se fasse déjà dans les deux sens, il est important qu'on ne reçoive pas seulement des demandes de renseignements, mais qu'on reçoive aussi des informations», explique Madame Metzler.

Le procureur de la Confédération, Valentin Roschacher, est plus tranchant quand il déclare à swissinfo que «la coopération est bonne, mais ça ne suffit pas». «Je veux une coopération excellente», poursuit le procureur.

Une évolution positive en vue

Les responsables helvétiques sont néanmoins confiants de voir l'administration Bush améliorer le partage d'informations. «Les Américains sont absolument conscients qu'ils ne peuvent pas remporter le combat contre le terrorisme tout seuls et ils savent aussi qu'ils doivent communiquer des renseignements à la Suisse», indique M. Roschacher. A cet égard, l'entretien avec John Ashcroft semble avoir permis de lancer une évolution sur, au moins, deux points.

Premier point: le ministre américain a promis à Ruth Metzler de clarifier la situation concernant la liste noire des individus accusés de financer le terrorisme, une liste noire qui pose problème dans la mesure où, comme la conseillère fédérale l'a souligné, «ces individus ne sont frappés d'aucun chef d'inculpation».

A la suite de la mise à l'index de la banque islamique El-Taqwah qui apparaît sur la fameuse liste noire, 42 comptes bancaires demeurent bloqués et environ 15 millions d'avoirs figurant sur ces comptes restent gelés en Suisse.

Deuxième point: la délégation suisse a proposé à M. Ashcroft que les deux pays dépêchent un ou plusieurs agents de liaison auprès de leurs «task forces» respectives consacrées à la lutte anti-terroriste.

L'idée a été bien accueillie par le ministre américain et M. Roschacher précise que des discussions vont se dérouler «dans les prochains jours» entre la Suisse et les Etats-Unis afin de finaliser les détails de ces groupes de travail conjoints. Le procureur de la Confédération ajoute qu'il se rendra à nouveau à Washington d'ici à la fin du mois.

Marie-Christine Bonzom, Washington

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