Syngenta nous offre plus qu'une percée scientifique
Des chercheurs de Syngenta et des scientifiques chinois publient la première ébauche de la cartographie du génome du riz. Un pas de géant.
Souvent appelée la céréale du pauvre, le riz sert, en effet, d'aliment de base pour la moitié de l'humanité. Et ces recherches pourraient permettre d'en améliorer la production. Et ainsi de mieux lutter contre la malnutrition.
Chaque jour, 24.000 personnes meurent de faim et 800 millions s'endorment la faim au ventre. «Le code génétique du riz va permettre d'accélérer l'amélioration de la qualité nutritionnelle, des rendements agricoles et de l'agriculture durable pour répondre aux besoins croissants de la planète», souligne le rédacteur en chef de Science, Donald Kennedy.
Le japonica et l'indica
Publiés dans la revue américaine Science, ces travaux concernent les deux sous-espèces de riz les plus répandues. A savoir, l'Oriza sativa japonica (riz rond) et l'Oriza sativa indica (riz long), la variété la plus couramment cultivée en Chine et en Asie du sud-est.
Concrètement, les chercheurs ont décrypté 430 millions de paires de bases nucléotidiques composant l'ADN de ses douze chromosomes.
Le riz s'avère une plante extrêmement complexe, avec un nombre estimé de gènes compris entre 42.000 et 63.000 (variété japonica) et 45.000 à 56.000 (variété indica), soit plus que le génome humain (entre 30.000 et 40.000).
Des Chinois et Syngenta
La variété indica a été séquencée par le Professeur Jun Yu de l'Institut de génomique de Pékin (BGI), à la tête d'une équipe de chercheurs de onze institutions chinoises. Le croisement de l'indica avec d'autres variétés permet de produire une espèce hybride et d'améliorer les rendements de 20% à 30% à l'hectare.
L'autre variété, japonica (ou Nipponbare) - qui pousse dans des régions au climat tempéré - a été séquencée, elle, par le Professeur Stephen Goff. Qui dirige une équipe de scientifiques de l'Institut de recherches de Torrey Mesa (TMRI), le laboratoire en Californie du groupe agrochimique suisse Syngenta.
Cette variété-là, souligne le Professeur Goff, pourrait permettre de produire, à terme, un riz à haute teneur en vitamines. Le génome devrait révéler également les mécanismes de production du béta-carotène, un précurseur de la vitamine A.
En outre, ajoute le chercheur, cette information génétique ouvre la voie à la création d'espèces résistantes aux insectes et aux maladies.
Un accès sous condition
La séquence indica est immédiatement accessible au public et aux chercheurs du monde entier à travers la banque de données GenBank.
Quant à la séquence japonica, elle est protégée par un brevet. Et elle n'est, pour l'instant, disponible que par le biais de Syngenta. Les chercheurs y auront accès sous certaines conditions.
swissinfo avec les agences

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