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Swissaid refuse la loi du plus fort

Swissaid

Swissaid, l'une des principales ONG suisses de coopération au développement, place sa campagne annuelle sous le slogan «Refusons la loi du plus fort». Elle rend hommage à ceux des plus démunis qui résistent aux puissants sans peur des représailles.

Ce contenu a été publié le 13 février 2001 - 21:08

Ne serait-ce pas là le genre de slogan avancé par les militants de l'antimondialisation? Sans doute, mais ce n'est pas vraiment le propos de Swissaid même si elle reconnaît que tout cela découle de la même logique, à savoir la possibilité laissée aux citoyens de prendre en mains leur destin.

«Les plus forts, explique Michèle Zufferey, responsable du Bureau romand de Swissaid, ce ne sont pas seulement des personnes ou des institutions qui agissent sans tenir compte du bien-être de la population, qui ne pensent qu'à l'argent ou qui bafouent les droits de l'homme. Ce sont aussi des modèles de pensée dominants.»

Et ceux qui leur résistent, qui sont-ils? «Des pauvres, des marginalisés, oubliés par leurs gouvernements. Ils sont confrontés aux grandes stratégies agricoles de révolution verte ou de redistribution des terres. Ils se battent pour avoir accès aux ressources minimales: la terre, l'eau, l'éducation.»

Et les bailleurs de fonds de la coopération au développement, ne feraient-ils pas partie de ces gens qui paient et qui donc commandent? Les «généreux donateurs» tout aussi anonymes que les bénéficiaires n'imposent-ils pas bon gré mal gré leurs manières de voir?

C'est vrai, reconnaît Michèle Zufferey, il y a là aussi un problème de pouvoir. «Le donateur est souvent plus ému par des situations de catastrophe et tenté de donner de l'argent à des causes humanitaires. Il est moins motivé pour s'engager sur des actions à long terme.»

L'urgence, aujourd'hui, elle est en Inde, dans le Gujarat dévasté par le tremblement de terre. Swissaid y est active depuis une décennie, soutenant des partenaires dans une vingtaine de villages dont la plupart sont aujourd'hui détruits. D'urgence, elle a aussitôt débloqué 300'000 francs. D'autres appuis substantiels suivront en lien avec les organismes suisses d'entraide.

Que reste-t-il donc des efforts et des combats que les populations locales ont menés pendant des années pour sortir de la pauvreté? «Au fil des ans, explique Michèle Zufferey, ces gens ont en tout cas appris à s'organiser. Au lendemain du séisme, les moins touchés ont réussi à créer tout de suite un réseau de solidarité pour porter secours aux sinistrés.»

Swissaid se prépare aujourd'hui à remettre l'ouvrage sur le métier. Mais elle ne changera pas de politique. Elle continuera quoi qu'il en soit de jouer son rôle de «facilitateur», de miser sur la responsabilité de ses partenaires, de les encadrer pour qu'ils puissent tirer le maximum de leurs ressources disponibles et parviennent à les développer.

Bernard Weissbrodt

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