Swatch Group pulvérise tous ses records
L'industrie horlogère suisse atteint des chiffres de vente exceptionnels: quelque 10 milliards de francs à l'exportation l'an dernier. Avec plus de 4 milliards de francs, le Swatch Group est, sans conteste, le plus important acteur de la branche.
Si la croissance moyenne de l'horlogerie suisse a été d'environ 15 % en 2000, le Swatch Group réalise lui une progression de 17,6 %, atteignant un chiffre d'affaires de 4,26 milliards de francs suisses, soit quelque 3 milliards de dollars.
Avec 159 usines de production, dont 157 en Suisse, la machine industrielle dirigée par Nicolas Hayek s'impose comme leader incontesté, en valeur des ventes et en nombre de pièces. Autre aspect, la progression réalisée dans le segment des montres dites de luxe où les résultats du groupe ont gonflé de 30 %.
Si réjouissante soit-elle, cette forte poussée du luxe - que l'on retrouve à des degrés plus ou moins importants chez toutes les sociétés qui évoluent dans ce segment - suscite quelques inquiétudes. En effet, elle correspond à une diminution constante du nombre de pièces produites par les horlogers suisses.
Cela a pour conséquence une forte hausse du prix moyen des montres portant le label helvétique, qui atteint maintenant plus de 300 francs. Des montres qui deviennent donc moins accessibles pour toute une partie des consommateurs des pays émergeants où le pouvoir d'achat reste très faible.
Toutefois, pour le Swatch Group, cette tendance est inversée puisque la progression des montres, mouvements et moteurs pas à pas enregistre une progression de 8,5 % par rapport à 1999.
Même si toutes les marques du groupe n'ont pas connu une forte poussée en nombre de pièces, les principales (Omega, Longines, Tissot et Swatch) ont pu répondre à la très forte demande des marchés. C'est heureux.
Car, à force de créer la pénurie, on finit par décourager les consommateurs.
Eric Othenin-Girard

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