Le président de la commission parlementaire israélienne sur les biens spoliés aux Juifs dénonce la lenteur des banques suisses. Il exige la publication des noms des détenteurs de comptes datant d’avant la Shoah. Et demande l'intervention des Etats-Unis.

Au cours d'une rencontre à Tel-Aviv avec Jim Leach, le président de la commission de la Chambre des représentants américaine sur les établissements bancaires, Avraham Hirschson a rappelé qu'à ce jour «seule la première recommandation du Comité Volcker avait été respectée par les banques suisses». A savoir, la publication d'une tranche de 26.000 noms de détenteurs de comptes disparus dans l'Holocauste.

Le député israélien a exigé, à l'instar du Comité Volcker, que soient aussi rendus publics les noms de tous les détenteurs de compte en déshérence ouverts avant la Seconde Guerre mondiale. «Si ces noms ne sont pas portés à la connaissance de tout le monde, a expliqué Avraham Hirschson, il sera impossible aux ayants-droit de réclamer leur part d'héritage.»

Lors de cette rencontre, Jim Leach était accompagné de John LaFalce, le leader démocrate de la Chambre des représentants. Et Avraham Hirschson, lui, était flanqué d'Avraham Poraz, le président de la commission des finances de la Knesset. Les 4 hommes ont discuté des moyens de faire pression sur les banques suisses. Et c'est à l'issue de ces discussions qu’ Avraham Hirschson a réclamé l'intervention de l'Administration Clinton.

De son côté, en Suisse, la commission fédérale des banques (CFB) se dit prête à dévoiler l'identité de 46.000 possesseurs d'avoirs bancaires disparus sans laisser de trace, vraisemblablement d'origine juive. Mais la CFB se refuse, au nom du secret bancaire, à l'archivage des 4,1 millions de comptes examinés par le Comité Volcker.

Et, à cause de ce différend. l'accord passé en 1998 entre les banques suisses, les organisations juives internationales et les plaignants américains, risque de rester lettre morte.

Simon Léger, Jérusalem

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