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Solidarité avec les victimes de Goma

Livrée aux pillards, une station service de Goma a explosé lundi, tuant au moins 50 personnes. Keystone

Au Congo, le volcan Nyiragongo est à nouveau entré en éruption. La Suisse se mobilise, elle aussi, en faveur des victimes de la coulée de lave.

Ce contenu a été publié le 21 janvier 2002

La Direction du développement et de la coopération (DDC) a débloqué 200 000 francs et les trois principales œuvres d'entraide suisses actives sur le terrain (Caritas, Entraide protestante et Croix-Rouge) ont porté le montant global de leur aide d'urgence à un demi-million de francs.

«Vu l'ampleur de la catastrophe, nous ne pouvions pas fermer les yeux», lance Roland Anhorn. Selon le responsable de la division humanitaire de la DDC pour la région des Grands Lacs, la Suisse devrait consacrer au moins un million de francs à Goma.

Une mobilisation de courte durée

A cette aide institutionnelle s'ajouteront les dons récoltés par la Chaîne du Bonheur. Mais son responsable, Felix Bollmann pense, toutefois, que l'action en faveur de Goma sera de courte durée. A moins, bien sûr, qu'une nouvelle coulée de lave ou un séisme ne viennent frapper à nouveau la cité maudite.

Le drame de Goma, ville située aux confins de la République démocratique du Congo et le Rwanda, survient dans une région déjà ravagée par des années de guerre civile.

Depuis le génocide rwandais, la DDC est présente sur place, avec un bureau à Kigali et un autre à Bujumbura. Les Suisses y collaborent avec les ONG locales et les agences onusiennes, dans les domaines de la distribution de nourriture, des soins médicaux et de l'approvisionnement en eau.

L'eau potable, priorité numéro un

Afin de coordonner les actions suisses sur le terrain, le chef de la section Afrique de la DDC Hans-Jürg Ambühl, s'est envolé lundi pour Goma en compagnie de deux de ses collaborateurs. Il ont été précédés sur place par un expert du Corps suisse d'aide humanitaire. De leur côté, les quatre délégués du bureau de Kigali ont quitté la capitale rwandaise pour Goma.

Jusqu'ici, les Suisses ont surtout distribué des tentes, des bâches, de la nourriture et des médicaments. Sans oublier leur priorité numéro un: l'eau potable.

La Croix-Rouge a mis trois camions-citerne à disposition et elle a distribué des pastilles de désinfection. Quant à ses délégués, ils travaillent à la remise en état des stations de pompage.

«L'acheminement de l'aide sur place ne m'inquiète pas trop, explique Roland Anhorn. La route depuis Kigali est praticable. Par contre, nous devons lutter contre le temps.»

Et d'ajouter: «il y a urgence, surtout pour l'eau. Car, comme toujours dans ce genre de catastrophe, il y a des risques d'épidémies».

De nouvelles menaces

L'énorme coulée de lave qui s'est échappée du volcan Nyiragongo a littéralement coupé Goma en deux, détruisant près de la moitié de la ville. Sur son passage, la roche en fusion (à plus de 2000 degrés) a tout fondu. Pour l'heure, aucun bilan définitif n'a pu être établi. Mais on estime qu'une cinquantaine de personnes auraient péri sous la lave.

Par contre, une chose est sûre: 40 000 habitants de Goma ont tout perdu dans la catastrophe. Et la ville n'est, peut-être, pas au bout de ses souffrances. en effet, depuis l'éruption, la région est régulièrement agitée de secousses sismiques.

Et, dans la nuit de dimanche à lundi, une nouvelle coulée est descendue sur l'autre flanc de la montagne, menaçant un parc naturel.

Dévastée, Goma est livrée aux pillards. Lundi, une terrible explosion a tué au moins 50 personnes qui tentaient de siphonner du carburant dans les cuves d'une station-service.

Dans les heures suivant la catastrophe, quelque 350 000 personnes ont fui la ville. Selon une estimation de l'UNICEF, les deux tiers d'entre elles sont des enfants de moins de 15 ans.

Une zone aux mains de la guérilla

Le Nyiragongo est considéré comme un volcan particulièrement dangereux. Son lac de lave - contenu uniquement par les parois du sommet - est le plus grand du monde.

Et les coulées y sont fréquentes. Mais les vulcanologues ne s'y rendent pas volontiers, car la zone est aux mains de la guérilla.

Marc-André Miserez

Les dons pour les victimes de Goma peuvent être adressés sur les comptes postaux suivants (avec mention «VOLCAN»):
- Chaîne du Bonheur: 10-15 000-6
- Caritas Suisse: 60-7000-4
- Entraide protestante (EPER): 80-1115-1
- Croix-Rouge suisse: 30-4200-3

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