Le festival de La Bâtie accueille à Genève «Roadmetal Sweetbread». Un spectacle britannique sans paroles, qui s?appuie sur l'image vidéo pour raconter les tribulations d'un couple. Drôle et tonifiant.

Le festival de La Bâtie, qui se tient à Genève jusqu'au 17 septembre, est placé cette année sous le signe des nouvelles technologies. Les performances multimédia sont donc à l'honneur et les metteurs en scène n'hésitent pas à utiliser dans leurs spectacles les moyens de production numériques.

Certains d'entre eux privilégient la vidéo. C'est le cas de deux artistes britanniques Julian Maynard Smith et Susannah Hart qui présentent «Roadmetal Sweetbread», une performance tonifiante qu'ils ont eux-mêmes montée et dans laquelle ils jouent également.

Que raconte leur spectacle? L'histoire au quotidien d'un couple (un homme et une femme) avec disputes et replâtrages. Des faits banals en somme, mais dont la banalité est résorbée par le traitement original de l'image.

En fond de scène, un grand écran est placé. Une vidéo filme tantôt en direct les acteurs et renvoie leur image sur la toile. Tantôt, elle diffuse des séquences préenregistrées qui agissent en convergence ou en dissonance avec l'interprétation en direct des comédiens.

Comme dans cette scène érotique où, à la suite d'une dispute avec son partenaire, la femme cherche une réconciliation, matérialisée à l'écran par une scène d'amour. Mais cette réconciliation n'est qu'une projection mentale de son désir, puisque sur scène, elle est seule et se livre à une piteuse masturbation.

Pas un mot ne sera énoncé dans le spectacle. Tout est dit à travers l'interaction de l'image virtuelle et du jeu réel des acteurs. Par moments c'est drôle, par d'autres c'est effrayant tellement la caméra se révèle ici comme une déchiffreuse impitoyable de l'inconscient.

Ghania Adamo

«Roadmetal Sweetbread». Genève, Salle du Faubourg, jusqu'au 5 sept. Tel: 022/738 19 19

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