Roger Federer maître parmi les maîtres
Irrésistible, le Bâlois n’a fait qu’une bouchée d’Andre Agassi en finale du Masters à Houston.
Le joueur suisse termine en beauté une saison extraordinaire avec le statut de numéro deux mondial. En attendant mieux, forcément.
«Je suis vraiment heureux, j’ai atteint tous les objectifs que je m’étais fixés cette saison et j’ai sans doute disputé ici les meilleurs matches de ma carrière.»
L’émotion n’est pas tout à fait la même qu’à Wimbledon, où les larmes avaient accompagné en juillet sa première victoire dans le temple du tennis.
Mais à Houston, Roger Federer a mesuré dans la nuit de dimanche à lundi l’énorme exploit qu’il a accompli. Couronnant une saison en tous points extraordinaire.
Le «Federer-Express»
Balayé en trois sets 6-3, 6-0, 6-4, Andre Agassi n’a pas eu voix au chapitre. Lorsque le «Federer-Express» évolue à son meilleur niveau, aucun joueur ne semble en mesure de le freiner à l’heure actuelle.
Ni Agassi, ni Roddick, ni Ferrero, ni Nalbandian, soit toutes ses victimes de la semaine. Ce qu’a accompli le Bâlois au Texas est impressionnant. «Il était vraiment trop bon, relève Andre Agassi, impuissant. Il a prouvé qu’il peut sortir ses meilleurs coups lors des grandes occasions.»
La finale du Masters s’avéra à sens unique, Federer dictant sa loi en permanence du fond de court, avec un minimum de déchets dans son jeu et des coups de boutoir ne laissant aucun répit au «Kid de Las Vegas».
Une interruption de deux heures et 40 minutes, due à la pluie, constitua le principal suspense de la soirée: mené 3-6/0-2, Agassi allait-il recevoir une seconde chance à la reprise? Il n’en fut rien du tout.
Roger Federer devient le cinquième tennisman à enlever le Masters sans avoir connu la moindre défaite.
Premier vainqueur suisse de l’histoire des Masters
Et bien sûr le premier Suisse de l’histoire, après que lui-même (l’an passé) et Jakob Hlasek (1988, face à Becker) eurent échoué en demi-finale. Un feu d’artifice a accompagné la remise du trophée dans le stade de Houston.
Un véritable symbole pour le Bâlois qui devient virtuellement le meilleur tennisman de l’année, même si, pour quelques points, c’est Andy Roddick qui termine la saison au poste de numéro un mondial.
C’est dans la peau du numéro 2 de la planète que Roger Federer va prendre quelques semaines de vacances. Juste derrière Andy Roddick, mais devant Juan Carlos Ferrero et tous les autres.
Vaincre le signe indien
Les quatre levées du Grand Chelem ont été remportées par quatre champions différents, en fait les quatre dominateurs du circuit: Melbourne pour Agassi, Roland-Garros pour Ferrero, Wimbledon pour Federer et Flushing Meadows pour Roddick.
En ajoutant le Masters à son palmarès, le héros de Münchenstein s’attribue un supplément largement mérité. En ayant bouclé la boucle à Houston, où il a pour la première fois de sa carrière pris le dessus sur Andre Agassi et sur sa bête noire David Nalbandian.
A se réjouir presque qu’il reste encore une marche supplémentaire à franchir dès le mois de janvier: la quête du fauteuil de numéro un du tennis mondial...
swissinfo, Jonathan Hirsch
En bref
- Roger Federer a remporté le Masters 03 à Houston en battant en finale l’Américain Andre Agassi 6-3 6-0 6-4 en 88 minutes de jeu.
- Le Bâlois a encaissé le plus beau chèque de sa carrière grâce à ses cinq victoires consécutives au Texas: 1,52 million de dollars. Il a également gagné une Mercedes.
- Le vainqueur de Wimbledon termine la saison à la seconde place mondiale derrière l’Américain Andy Roddick (à 32 points), mais devant l’Espagnol Juan Carlos Ferrero.
- Le Suisse a remporté sur les terres texanes sa septième victoire de la saison - après Dubaï, Munich et Halle en Allemagne, Wimbledon, Gstaad devant son public, et Vienne - et la 12e de sa carrière.

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