Navigation

Rocade au gouvernement

Pascal Couchepin (à g.), Micheline Calmy-Rey et Joseph Deiss. Keystone

Pascal Couchepin à l'Intérieur, Joseph Deiss à l'Economie et Micheline Calmy-Rey aux Affaires étrangères.

Ce contenu a été publié le 11 décembre 2002 minutes

Une semaine après l'élection de la socialiste Calmy-Rey, le Conseil fédéral s'est mis d'accord sur une redistribution des portefeuilles.

Au total, trois des sept départements fédéraux (ministères) changent donc de mains. Il s'agit d'un remaniement important.

L'Intérieur, un département de poids

Le ministère de l'Intérieur était à repourvoir suite à la démission de la ministre socialiste Ruth Dreifuss pour la fin de l'année.

Ce département est très important, car c'est lui qui gère plusieurs dossiers qui influent sur la vie des Suisses, notamment la politique de la santé et la loi sur les assurances maladie.

Ce département central dans la vie politique suisse était depuis longtemps aux mains des socialistes. Avec Pascal Couchepin, c'est la première fois depuis 1934 que les radicaux (droite) en reprendront la direction.

Le Parti socialiste aurait souhaité que ce siège, laissé libre par Ruth Dreifuss, soit repris par sa nouvelle représentante au gouvernement, la Genevoise Micheline Calmy-Rey.

Mais l'attribution des ministères est réglée selon le principe de l'ancienneté. Dernière arrivée au Conseil fédéral, Micheline Calmy-Rey n'avait pas d'autre choix que de se conformer aux désirs des six autres ministres.

Pour Pascal Couchepin, jusqu'ici à la tête de Département fédéral de l'économie, l'accession au Département fédéral de l'intérieur représente un nouveau défi. «La politique sociale et les dossiers sociaux sont très importants pour l'avenir; cela m'intéresse beaucoup», a-t-il déclaré.

«La vie internationale ne m'est pas inconnue»

Jusqu'ici chef de la diplomatie suisse, le démocrate-chrétien (centre droit) Joseph Deiss souhaitait changer de poste et reprendre la direction de l'économie publique.

Il a les qualités requises, puisque, avant son accession au gouvernement, il était professeur d'économie politique à l'université de Fribourg.

Micheline Calmy-Rey n'est pas déçue de se retrouver aux Affaires étrangères. Elle a d'ailleurs toujours déclaré ne pas avoir été candidate au Conseil fédéral pour briguer un département en particulier, mais plutôt la fonction de ministre.

Les affaires étrangères ne sont par ailleurs pas un domaine inconnu pour la socialiste. Elle a en effet étudié les relations internationales à l'université de Genève.

De plus, comme présidente du gouvernement genevois, elle a été régulièrement en contact avec des organisations internationales.

«La vie internationale ne m'est donc pas inconnue, et, d'une certaine façon, j'étais prédisposée à cette fonction», a déclaré Micheline Calmy-Rey.

Retour à l'économie

L'attribution des sept départements ne dépend pas uniquement des vœux des conseillers fédéraux, mais aussi de ceux des quatre partis qui y sont représentés.

Joseph Deiss appartient au Parti démocrate-chrétien (centre droit), un parti qui, suite aux élections fédérales de l'an prochain, devra défendre son second siège au gouvernement face à l'Union démocratique du centre (droite dure).

Le PDC visait donc l'économie publique, car son ministre aura davantage l'occasion de faire reconnaître ses compétences qu'aux Affaires étrangères.

«C'est un défi pour un économiste de se retrouver à la tête de ce département, au moment même où le pays doit affronter des difficultés économiques et où il y besoin de changements structurels», a-t-il déclaré.

Quant aux quatre ministres restants, ils conservent le département qu'ils dirigeaient jusqu'à présent.

Samuel Schmid (démocrate du centre) reste à la tête de l'armée, de la protection de la population et du sport, Kaspar Villiger (radical) à celle des finances fédérales, Moritz Leuenberger (socialiste) à celle des transports, de l'énergie, de la communication et de l'environnement et Ruth Metzler (démocrate-chrétienne) à celle de la justice et police.

Le Conseil fédéral confirmera ces nouvelles attributions le 15 janvier. Il réglera alors aussi la question des remplaçants des chefs de département.

swissinfo avec les agences

Articles mentionnés

En conformité avec les normes du JTI

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Joignez-vous à la discussion

Partager cet article

Changer le mot de passe

Souhaitez-vous vraiment supprimer votre profil?