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Rien n'est encore joué, le suspense continue

Tout est encore possible. Keystone

Pas encore d'élu au troisième tour de scrutin pour la succession de Ruth Dreifuss au gouvernement. Avec 98 voix, la favorité Micheline Calmy-Rey creuse l'écart en tête.

Ce contenu a été publié le 04 décembre 2002 minutes

Ruth Lüthi, l'autre candidate officielle des Socialistes, obtient 78 voix. L'outsider de l'UDC Toni Bortoluzzi en décroche encore 56, et la Socialiste Patrizia Pesenti 12.

Les deux candidates officielles du Parti socialiste pour la succession de Ruth Dreifuss sont la directrice des finances genevoises Micheline Calmy-Rey et la directrice de la santé publique fribourgeoise Ruth Lüthi.

L'Union démocratique du centre (droite dure) présente, elle aussi, un candidat, le conseiller national zurichois Toni Bortoluzzi. Mais ses chances d'être élu sont nulles, malgré ses score des trois premiers tours. En effet, hormis l'UDC, aucun autre parti ne conteste la légitimité du 2e siège socialiste au Conseil fédéral.

Dès le quatrième tour, le candidat le moins bien placé est éliminé. Exit donc la socialiste tessinoise Patrizia Pesenti, en attendant Toni Bortoluzzi.

La 4e conseillère fédérale

Après Elisabeth Kopp (1984-1988), Ruth Dreifuss (1993-2002) et Ruth Metzler (depuis 1999), l'élue d'aujourd'hui sera la 4e femme à siéger au sein du gouvernement suisse.

En revanche, on ne sait pas encore quel département elle prendra en charge. Ce n'est en effet que le 11 décembre que le Conseil fédéral se partagera les portefeuilles.

Quant à Ruth Dreifuss - qui a annoncé sa démission le 30 septembre dernier -, elle quittera ses fonctions le 31 décembre à minuit.

Une femme de terrain

Un peu plus tôt dans la matinée, c'est Yves Christen, président du Conseil national (chambre du peuple) qui a rendu hommage à la ministre sortante.

«Ruth Dreifuss fait partie de ces rares femmes qui auront contribué au changement de la société et de l'histoire de notre pays», a dit le radical vaudois.

Rappelant le parcours de Ruth Dreifuss, le président du Parlement a déclaré qu'au moment de son élection, il y a neuf ans, la Genevoise, porteuse des espoirs de tout un peuple, s'est posée d'emblée en femme de terrain, à l'écoute de la population.

Les jeunes, les personnes en difficultés, celles qui font l'objet de discrimination ont été les premiers à bénéficier de son attention, a ajouté Yves Christen.

Sisyphe de la politique sociale

Le président a également mis en évidence l'engagement de la ministre de l'intérieur, «véritable Sisyphe de la politique sociale», dans des dossiers-clés comme la LAMal, l'AVS ou l'assurance maternité. «Sans elle, la Suisse serait aujourd'hui moins sociale», a proclamé Yves Christen.

Même si la période de son entrée au Conseil fédéral est marquée par la récession, elle a défini d'entrée de cause le domaine de ses priorités. En accordant une attention toute particulière à la sécurité sociale, à la santé, à l'égalité des chances et à la culture.

Avant la standing ovation de près d'une minute qui a ponctué l'hommage, le président du Parlement a encore évoqué l'année présidentielle de Ruth Dreifuss, la première femme à la tête de la Confédération en 1998. Et en particulier sa «fermeté courtoise» lors de la réception bousculée du président chinois Jiang Zemin.

Le souci des citoyens

Dans son discours d'adieu, longuement applaudi, Ruth Dreifuss a relevé combien les soucis des citoyennes et citoyens ont été au centre de ses préoccupations: ceux des travailleuses lors de la naissance de leurs enfants, des étudiants, des personnes âgées et handicapées, des scientifiques, des familles à bas revenu qui ont de la peine à nouer les deux bouts, des artistes, et de bien d'autres...

«Il reste beaucoup à faire pour lever ces obstacles qui brident le dynamisme individuel, qui obèrent la réalisation de projets de vie, qui affaiblissent notre capacité collective à faire face à l'avenir». Et de souligner: «Ce qui a animé mon travail est la conviction que la liberté et la créativité de chaque membre de la collectivité, et de la collectivité elle-même, exigent la réalisation de l'égalité des chances».

Si la compétition peut promouvoir les potentiels qui sont là, la concurrence ne peut devenir la règle générale de la vie commune, selon la ministre sortante. Elle vaut peut-être pour les entreprises, mais pas pour des êtres humains, selon Mme Dreifuss, qui souhaite que l'on ramène la concurrence à son rôle d'instrument de régulation économique.

Du fond du coeur

Après avoir remercié les parlementaires, avec qui elle a «parfois pu trouver des solutions proches de ses convictions», et ses collaborateurs, Mme Dreifuss a tenu à remercier «du fond du coeur» les citoyennes et citoyens qui l'ont accompagnée de leurs critiques et encouragements.

«Si les habitantes et habitants de la Suisse n'ont pas toujours eu l'impression que je répondais assez à leurs préoccupations, leurs espoirs et leurs besoins ont été une préoccupation constante». Et de conclure: «Je leur souhaite de garder la force et le courage de les exprimer.»

swissinfo avec les agences

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