RETROSPECTIVE 1999: l'économie suisse a retrouvé son souffle
Le pire semble passé. La conjoncture redémarre, le chômage régresse mais, si la crise s’atténue, cela ne signifie pas que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Le pire semble passé. La conjoncture redémarre, le chômage régresse mais, si la crise s’atténue, cela ne signifie pas que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Après avoir atteint 5,7 pour cent début 1997, le taux de chômage diminue régulièrement et se limite actuellement à 2,4 pour cent. Au troisième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a même enregistré une croissance de 2,4 pour cent, du jamais vu depuis fin 1997. L’amélioration de la croissance économique observée cette année devrait se poursuivre. La hausse du PIB pourrait atteindre plus de 2 pour cent l’an prochain. L'inflation, bien qu’en légère progression, reste sous contrôle à 1,5 pour cent.
De nombreux espoirs se portent sur le redémarrage de la construction. Il est vrai que les perspectives semblent favorables avec le lancement des grands projets ferroviaires ainsi que l’expansion des travaux de rénovation. La consommation privée est aussi en nette reprise. Au niveau mondial, bien que l'économie helvétique dépende fortement de l'évolution conjoncturelle de ses voisins, la tendance est plutôt bonne et la crise asiatique appartient à l’histoire.
Mais tout n'est pas rose pour autant. Le chômage préoccupe toujours la population. Beaucoup de sans-emploi ont dû accepter une occupation à temps partiel ou devenir indépendant, ce qui accroît la précarité. Les analystes estiment que le marché du travail va trouver un équilibre aux environs de 2 pour cent ou 2,2 pour cent de chômeurs. Un taux incompressible auquel il faudra désormais s’habituer.
Par ailleurs, cette reprise économique ne signifie certainement pas la fin du mouvement de restructuration. «Plusieurs secteurs industriels vont encore connaître des vagues de rationalisation, avec des licenciements», avertit Yves Flückiger, professeur d’économie à l’Université de Genève. Trop d’entreprises vivent encore aux frais des consommateurs, dans un milieu protégé et subventionné. En outre, le gouvernement devra trouver des solutions pour endiguer les hausses répétées ces dernières années des primes d'assurance maladie. Sans oublier les tensions qui s’annoncent au niveau des loyers avec la récente hausse des taux hypothécaires.
Faute de réponses adéquates, on assistera à un renforcement des inégalités, déjà exacerbées par sept années de crise économique. D’un côté de nombreux salariés verront leurs revenus stagner, de l’autre ceux qui bénéficient d’une fortune propre accroîtront encore leurs richesses.
Luigino Canal

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