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Retraite anticipée pour les agriculteurs: qui va payer?

Soumis à de rudes conditions de travail, les paysans devraient pouvoir partir à la retraite avant 65 ans. Keystone

Cette idée refait surface à l´occasion d´une interview du patron de l´Office fédéral de l´agriculture (OFAG). Plutôt favorables à la possibilité de retraites anticipées, les milieux paysans n'ont qu'une inquiétude: qui va payer?

Ce contenu a été publié le 07 août 2000 - 19:03

Samedi, la Neue Mitteland Zeitung et plusieurs journaux alémaniques publiaient un entretien avec Manfred Boetsch, le nouveau directeur de l'OFAG. A propos des scénarios que son office envisage pour l'avenir - et qui circulent depuis le mois de juin sous forme d'un document intitulé «Horizon 2010» -, M. Boetsch mettait notamment en avant l'idée de la retraite anticipée pour les agriculteurs.

Pour l'heure, il ne s'agit même pas d'un projet de modification de la loi, mais simplement d'une possibilité, dont les impacts économiques n'ont pas été mesurés. Selon M. Boetsch, cette option pourrait concerner les agriculteurs dès 60 ou 62 ans qui éprouveraient des difficultés à remettre leur domaine. Quant au financement, le patron de l'OFAG imagine que l'argent disponible grâce aux baisses des subventions prévues par la nouvelle politique agricole devrait suffire à payer ces retraites.

Et c'est justement là que le bât blesse. Marcel Sandoz, président de l'Union suisse des paysans, rappelle que les retraites anticipées sont une vieille revendication de son organisation, mais refuse absolument de les voir financées au prix d'une nouvelle baisse du revenu agricole.

Pour lui, les difficultés du monde paysan viennent de la réorientation décidée par le pouvoir politique et c'est aux autorités d'en assumer la responsabilité en acceptant des rallonges de crédit. Même son de cloche chez les quelques agriculteurs que nous avons contactés, plutôt favorable, mais inquiets quant au financement.

Ruedi Baumann, par contre n'est pas du tout d'accord. Le conseiller national bernois, qui vient de quitter la présidence de l'Association suisse des petits et moyens paysans, s'élève vigoureusement contre cette idée.

Tirant un parallèle avec l'âge de la retraite des femmes, il dit ne pas comprendre comment on peut envisager de payer des gens qui «pourraient devenir millionnaires simplement en vendant leurs fermes». Selon M. Baumann, c'est plutôt dans l'aide aux jeunes paysans que l'Etat devrait investir.

Marc-André Miserez

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