La ministre suisse de la justice Ruth Metzler et son homologue albanais Spartak Poçi ont paraphé mardi à Berne l’accord de réadmission réglant le retour des Albanais dont la demande d’asile a été rejetée ainsi que le transit des Kosovars par l’Albanie.

La ministre suisse de la justice, Ruth Metzler, et son homologue albanais, Spartak Poçi, ont paraphé mardi à Berne, l’accord de réadmission, qui règle le retour des Albanais dont la demande d’asile a été rejetée ainsi que le transit des Kosovars par l’Albanie.

Premier point de cet accord: l’Albanie accepte de reprendre ses propres ressortissants. Un peu plus de cinq cents personnes sont concernées. Il s’agit d’Albanais qui ont vu leur demande d’asile rejetée par la Suisse. Les deux pays s’engagent également à coopérer étroitement pour l’établissement de l’identité de ces personnes.

Le deuxième point règle le transit des réfugiés kosovars qui doivent quitter la Suisse d’ici au 31 mai. Désormais, ils pourront regagner leur province en passant par l’Albanie. Autrement dit, c’est une nouvelle voie - une voie terrestre - qui s’ouvre pour le renvoi des réfugiés.
Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il y aura plus de renvois, assure la conseillère fédérale Ruth Metzler.

L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) confirme: «Il s’agit d’un accord purement technique», explique Jürg Schertenleib. Selon lui, il n’y a aucun lien avec la procédure d’asile ou le nombre de renvois. L’OSAR se dit même favorable à cette convention. «Certains réfugiés préfèrent rentrer chez eux par la route, parce qu’ils peuvent emporter plus de bagages que lorsqu’ils font le voyage en avion», ajoute Jürg Schertenleib.

La Suisse souhaite que l’Albanie adhère aussi à l’accord de transit multilatéral. Il doit permettre le retour sans visa de ressortissants yougoslaves tenus de quitter le territoire des Etats contractants. Les pays associés aux négociations sont l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, l’Italie, la Slovénie et la Suisse. L'Albanie, qui se prête surtout à un retour au Kosovo par voie terrestre, a accueilli favorablement cette proposition suisse.

Dernier point abordé par les deux ministres: la collaboration dans le domaine de la lutte contre la criminalité. En particulier les possibilités de coopération en matière de police criminelle, de blanchiment d’argent et d’entraide judiciaire. Ruth Metzler a proposé à Spartak Poçi un soutien dans la formation de la police albanaise. Notamment par le biais de cours, en Suisse ou en Albanie, et de séminaires dispensés sur place par des spécialistes suisses.

L’accord de réadmission avait été conclu en janvier lors de la visite de Ruth Metzler en Albanie. Il doit encore passer devant le parlement de Tirana avant de pouvoir entrer en vigueur.

Alexandra Richard

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