Rapt Lagonico: Christian Pidoux reconnaît avoir été le cerveau
Le procès des ravisseurs de Stéphane Lagonico a débuté lundi à Lausanne avec la confirmation du rôle de cerveau joué par Christian Pidoux dans cette affaire. Il a en effet reconnu avoir eu l'idée de l'enlèvement.
L'audience s'est ouverte dans une atmosphère à forte composante émotionnelle lundi matin devant le Tribunal correctionnel de Lausanne. Une cinquantaine de journalistes, le public, une quinzaine d'avocats et bien sûr les treize accusés étaient présents dans la salle d'audiences du Palais de l'Hermitage, dont l'entrée était étroitement surveillée.
Les trois principaux protagonistes de l'enlèvement, Christian Pidoux, Katia Pastori et Christian Schumacher, se sont retrouvés assis en face de leur victime Stéphane Lagonico, accompagné de son avocat ainsi que de son père et de sa mère. Les dix autres accusés étaient assis derrière eux dans la salle.
C'est la tête basse que le fils de l'ancien conseiller d'Etat et conseiller national vaudois Philippe Pidoux et ses deux comparses ont écouté la lecture de l'acte d'accusation, relatant les faits. Christian Pidoux a ensuite reconnu avoir eu l'idée de l'enlèvement de Stéphane Lagonico en octobre 1998 et avoir commandité le rapt.
Interrogé sur ses motivations, le ravisseur a expliqué qu'il avait alors besoin d'argent pour couvrir ses dettes et qu'il «n'appréciait pas trop l'avocat stagiaire».
Cet enlèvement devait lui permettre de régler ses dettes - environ 30 000 francs - et de réunir 150 000 francs pour ouvrir un bar, au centre de Lausanne. Il avait présenté ce projet à son père, l'ancien conseiller d'Etat Philippe Pidoux, mais ce dernier ne voulait pas le financer.
Christian Pidoux a ajouté qu'il n'avait pris conscience de la gravité de ses actes qu'au cours des six derniers mois. Il a également regretté avoir blessé la mère de l'otage, qu'il connaissait bien depuis son enfance.
Le président du tribunal a en outre révélé l'ambiguïté des relations unissant les trois principaux accusés entre eux mais également avec leur victime. Des liens teintés de jalousie et de rivalité puisque Christian Pidoux et Pascal Schumacher ont tous deux été amants de Katia Pastori.
Les ravisseurs sont notamment accusés de séquestration, d'enlèvement, de chantage, de blanchiment d'argent, d'extorsion et d'infraction à la loi sur le commerce des armes et des munitions.
swissinfo avec les agences

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