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Près de 10 millions de francs pour la famine en Afrique

La présidente de la Confédération Doris Leuthard a pris personnellement des dizaines d'appels, durant une heure, depuis les studios de la SRF à Zurich. Keystone

Mardi à minuit, la Chaîne du Bonheur avait récolté 9,86 millions de francs pour les victimes de la famine en Afrique. Un nouveau succès pour l’organisation, créée au sortir de la Seconde Guerre mondiale.  

Ce contenu a été publié le 12 avril 2017
(Adaptation de l'allemand: Katy Romy)

Née en 1946 après la Seconde Guerre mondiale d’une émission de radio et de l’engagement de deux hommes de radio, la Chaîne du bonheur est devenue l’une des premières organisations de financement de l'aide humanitaire de Suisse. Elle récolte des dons pour les victimes de catastrophes naturelles et de conflits dans le monde, depuis maintenant 70 ans. 

La journée de collecte en faveur des victimes de la famine en Somalie, au Soudan du Sud et au Nigéria a montré le bon fonctionnement de la tradition humanitaire helvétique: en un jour, l'organisation a recueilli 8,76 millions de francs qui s’additionnent aux 1,1 million récolté avant la journée, comme le détaille la Chaîne du bonheur. Et il est toujours possible de faire des dons via www.bonheur.chLien externe

Les lignes téléphoniques ont fonctionné sans pause pendant 18 heures. De 6h le matin à minuit, plus de 500 volontaires ont répondu aux appels des donateurs et collecté leurs promesses de dons, depuis les quatre centrales téléphoniques des studios de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) à Zurich, Coire, Genève et Lugano. 

1,7 milliard de francs en 70 ans 

La pauvreté et la misère causées par la Seconde Guerre mondiale sont à l’origine de la création de la Chaîne du bonheur. Les hommes de radio Roger Nordmann et Paul Valloton, ainsi que le chansonnier Jack Rollan, ont lancé en 1946 une émission, diffusée à la Radio suisse romande, pour collecter des dons en faveur des orphelins. Ainsi était née la Chaîne du bonheur. 

Depuis 1946, l’organisation a récolté plus d’1,7 milliard de francs de dons au total. Son action la plus importante a pour l’heure été celle en faveur des victimes du tsunami de 2004 en Asie; elle avait alors rassemblé une somme de 227 millions de francs suisses. 

La Chaîne du bonheur est une fondation indépendante de la SSR. Elle n’est elle-même pas opérationnelle sur le terrain, mais elle met l’argent récolté à disposition des projets de 25 organisations humanitaires partenaires. 

«La Chaîne du bonheur représente pour moi une partie de ma patrie. Elle est aussi une garantie de professionnalisme et d’un profond sens des responsabilités. Ici, on travaille avec compétence, beaucoup de cœur et respect pour les personnes dans le besoin et les donateurs», explique la présidente de la fondation Ladina Heimgartner. 

Fonds récoltés par la Chaîne du Bonheur et répartition des aides après le tsunami de 2004. swissinfo.ch

Une histoire construite sur la solidarité 

La solidarité appartient à l’identité suisse et est soutenue par l’ensemble de la population. «La tradition humanitaire est comme une vache sacrée en Suisse. On peut constater que la population suisse considère la solidarité comme l’une des valeurs les plus importantes de notre pays», explique Tony Burgener, le directeur de la Chaîne du bonheur. 

La solidarité a d’ailleurs joué un rôle important à la naissance de la Confédération en 1848. Les catastrophes naturelles du 19e siècle – inondations et glissements de terrain – ont soudainement pris une signification nationale. Beaucoup d’argent a été collecté. Ces catastrophes ont ainsi favorisé l’«intégration nationale». 

Vingt ans après la création de l’Etat moderne, les autorités ont su interpréter cette énorme vague de solidarité comme un sentiment d’appartenance. «Les appels à l’aide de la Confédération ont retenti comme un appel à la mobilisation contre un ennemi durant la guerre – la force de la nature», analyse l’historien de l’environnement Christian Pfister. 

La machine à collecter des dons, qui est entrée en fonction au 19e siècle et su être exploitée pour renforcer la légitimité de l’Etat, a à nouveau fait ses preuves mardi. 

Après les inondations catastrophiques sur les rives de la Moselle en décembre 1948, l’aide d’urgence a été amenée sous forme de conserves. A.S.L.
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