Quelle alliance pour la nouvelle Crossair?
Les deux têtes de la compagnie aérienne suisse, André Dosé et Pieter Bouw, ne semblent pas tout à fait sur la même longueur d'onde.
L'un, André Dosé, est le directeur général de Crossair, installé depuis le début aux commandes du projet Phénix. L'autre, le Néerlandais Pieter Bouw, est son futur chef. En clair, c'est l'homme qui a été désigné pour occuper le siège de président du conseil d'administration de la nouvelle compagnie aérienne nationale.
Alors que le Parlement vient de donner sa bénédiction au projet, en votant un crédit de plus de 2 milliards de francs, André Dosé et Pieter Bouw devraient logiquement partager la même vision d'avenir pour Crossair. Mais, à la lecture de deux interviews parues dans la presse alémanique, le doute pointe.
Trois alliances ou quatre?
Une chose semble sûre: pour assurer son avenir, la nouvelle compagnie suisse doit se rapprocher d'une grande alliance internationale. Il y en a trois: Star Alliance (emmenée par Lufthansa et United Airlines), Oneworld (British Airways, American Airlines) et SkyTeam (Air France, Delta).
Le hic, c'est que Pieter Bouw, lui, semble envisager encore une autre possibilité. Concrètement, il estime que la nouvelle Crossair devrait former, avec d'autres partenaires, un tout nouveau groupement de compagnies aériennes. C'est, en tout cas, ce qui ressort d'une interview parue dimanche dans l'hebdomadaire SonntagsZeitung.
«Ce n'est pas réaliste»
«Y a-t-il vraiment de la place seulement pour trois alliances? Ou bien y a-t-il la possibilité d'en former une quatrième», s'interroge le futur président. Avant d'ajouter que la compagnie italienne Aliatalia et la néerlandaise KLM cherchent aussi des partenaires.
Quoi qu'il en soit, ce scénario est immédiatement rejeté par André Dosé, qui avoue ne pas en avoir parlé avec Pieter Bouw. «Il n'est pas possible de fonder une nouvelle alliance et de la mettre en œuvre rapidement. Ce n'est pas réaliste», affirme ce lundi le patron de Crossair dans les colonnes du quotidien Blick.
Une décision avant Noël
Et, pour enfoncer le clou, André Dosé de rappeler que «c'est précisément la stratégie qui n'a pas du tout fonctionné dans le cas de Swissair... Swissair qui voulait justement mettre sur pied son alliance Qualiflyer».
Et le directeur général de Crossair d'ajouter que des négociations se poursuivent avec chacune des trois alliances mondiales, «au plus haut niveau».
Une décision doit tomber entre le 6 décembre, date de l'assemblée générale de Crossair, et Noël. «Il est clair, conclut André Dosé, que c'est au nouveau conseil d'administration de prendre en charge cette décision.»
Pierre Gobet, Zurich

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