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Vu de Suisse: le choc Fillon marque la fin du sarkozysme

François Fillon a survolé le premier tour de la primaire de la droite et du centre à la présidentielle française, en récoltant près de 44% des voix. Il devance Alain Juppé (28%), qu'il affrontera au second tour, et Nicolas Sarkozy (20%), éliminé de la course à l'Elysée. Keystone

L’éviction de Nicolas Sarkozy de la course à la présidentielle française représente un véritable camouflet pour l’ancien chef de l’Etat et signifie certainement la fin de sa carrière politique, estime la presse suisse de ce lundi. Les électeurs de la primaire de la droite et du centre lui ont préféré François Fillon, chantre d’une droite traditionnelle et très libérale.

Ce contenu a été publié le 21 novembre 2016 - 10:17

«Il avait l’appareil, le parti, des militants qui l’idolâtrent. Et il a perdu». Aux yeux de la Tribune de GenèveLien externe, le premier tour de la primaire de la droite et du centre en France est surtout marqué par «la déroute de Nicolas Sarkozy». Une défaite qui s’explique par la forte mobilisation, y compris parmi les électeurs de gauche (plus de 4 millions de personnes se sont rendues aux urnes), qui ont voulu peser sur cette primaire «qui a la particularité de pouvoir désigner celui qui sera le probable adversaire de la candidate frontiste Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017», analyse le quotidien genevois.

Pour le président des Républicains, «cette défaite, qui vient après de nouvelles révélations sur des valises d’argent du Libyen Kadhafi, ouvre une nouvelle période de turbulences. Après sa défaite en 2012, son avenir semble bien compromis», estime la Tribune de Genève. Le TempsLien externe y voit même «la chute finale» de Nicolas Sarkozy, qui a, comme la plupart des commentateurs d’ailleurs, commis une erreur d’analyse fatale. «L’homme à battre lors de cette primaire inédite de droite n’était pas le technocrate Alain Juppé, mais l’élu de terrain François Fillon, son ancien premier ministre, dans lequel Nicolas Sarkozy ne voyait plus, avec une bonne dose de mépris, qu’un ‘collaborateur’», souligne Le Temps.   

«Le besoin de repères et de valeurs, surtout dans la France périphérique délaissée par les métropoles, l’a emporté sur la colère à la Donald Trump»

Le Temps

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Nicolas Sarkozy avait misé sur une mobilisation «du noyau dur et conservateur des militants républicains. Il avait ainsi exigé une limitation drastique de l’afflux d’étrangers et des interdictions de porter le voile et le burkini à l’échelon national», rappelle le Tages-AnzeigerLien externe de Zurich. Pari raté. «Le besoin de repères et de valeurs, surtout dans la France périphérique délaissée par les métropoles, l’a emporté sur la colère à la Donald Trump», estime Le Temps.

La «patte Fillon»

La victoire sans appel de François Fillon marque pour le quotidien édité à Lausanne le retour de la droite française traditionnelle ou plutôt celle de trois droites françaises: «La droite traditionnelle, catholique, provinciale, bourgeoise, demandeuse d’ordre et de discipline; la droite libérale des entrepreneurs, en particulier ceux des PME, fatigués des excès de bureaucratie et de la pression fiscale tous azimuts; la droite souverainiste enfin, volontiers eurosceptique, héritière de la filiation gaulliste, y compris dans son tropisme pro-russe sur le plan de la diplomatie».

La LibertéLien externe de Fribourg veut pour sa part voir dans cette ascension spectaculaire une «patte Fillon», qu’elle résume ainsi: «Le courage du parler vrai, l’exigence de droiture (ce qui implique l’absence d’ennuis judiciaires), la sobriété (et donc le refus des formules destinées à faire le buzz». Le quotidien fribourgeois estime que l’ancien Premier ministre est parvenu à faire «une synthèse entre le côté ‘présentable’ d’Alain Juppé et le besoin d’autorité, toujours aux yeux des électeurs de droite, représenté par Nicolas Sarkozy».

Paradoxalement, François Fillon, un homme au ton professoral et souvent décrit comme terne voire dépressif, est parvenu à faire la différence lors des trois débats télévisés organisés durant la primaire. «Des joutes qui lui ont permis d’imposer des propositions économiques très libérales ayant tout d’une médecine de cheval», souligne La Liberté. Reste à savoir si «la potion du docteur Fillon est bien celle que la France – souvent qualifiée d’homme malade de l’Europe – attend depuis des années», conclut le quotidien fribourgeois. 

Nicolas Sarkozy fait un flop en Suisse

Les Français de Suisse ont voté massivement dimanche pour François Fillon au premier tour de la primaire de la droite à la présidentielle française, indique la députée française Claudine Schmid sur TwitterLien externe. Avec 42,5% des voix, l'ancien premier ministre devance de peu Alain Juppé (40%).

Troisième, l'ancien président français Nicolas Sarkozy, ne recueille que 8,7% des suffrages. Plus loin, Nathalie Kosciusko-Morizet (4,9%) passe largement devant Bruno Le Maire (2,2%). Jean-Frédéric Poisson et Jean-François Copé obtiennent eux respectivement 1,4% et 0,2%.

La première primaire de la droite a été marquée par une forte mobilisation des électeurs, avec 3,9 à 4,3 millions de participants selon une projection faite à la fermeture des bureaux de vote. Le deuxième tour aura lieu le dimanche 27 novembre.

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