La Suisse est disposée à poursuivre son rôle de médiatrice entre la Turquie et l'Arménie, selon l'ambassadeur Thomas Greminger. L'annonce fait suite aux accords signés samedi à Zurich par Ankara et Erevan.

«Il n'est pas exclu que dans une phase ultérieure, la Suisse fasse une nouvelle fois office d'intermédiaire entre la Turquie et l'Arménie », a déclaré le chef de la Division politique IV (sécurité humaine) du Ministère suisse des affaires étrangères (DFAE) lors de la conférence de presse annuelle de sa section.

Selon Thomas Greminger, la Suisse pourrait notamment soutenir la commission historique qui doit faire la lumière sur le massacre des Arméniens entre 1915 et 1916. A cet égard, l'ambassadeur a mis en exergue une expérience suisse en matière d'investigation historique avec la mise sur pied, dans les années 90, de la commission Bergier chargée d'examiner le rôle de la Suisse durant la deuxième guerre mondiale.

Du point de vue arménien, ce massacre est considéré comme un génocide, et environ 1,5 million de personnes sont mortes suite à leur déportation. Les Turcs parlent eux de 200'000 morts et refusent le terme de génocide.

Pour Mô Bleeker, experte en matière de prévention des génocides au DFAE, le mandat de cette commission garantit son indépendance. «Le but n'est pas de réécrire l'histoire mais de la lire ensemble », a expliqué la spécialiste.

La Turquie et l'Arménie ont signé samedi à Zurich des accords visant à normaliser leurs relations. Ces protocoles, qualifiés d'historiques par Washington, portent sur l'établissement de relations diplomatiques entre Erevan et Ankara. Ils prévoient également la réouverture de la frontière commune entre les deux Etats.

swissinfo.ch et les agences

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative