Les médecins suisses en grève
Fait plutôt rare, voire exceptionnel: de nombreux patients ont trouvé la porte de leur cabinet médical close mercredi matin en Suisse. Les praticiens participaient à une journée d'action pour protester contre la baisse des tarifs de laboratoire.
A Berne, ils étaient entre 2000 et 3000 médecins, assistantes médicales et patients en colère qui se sont rassemblés dans l'après-midi devant le ministère de l'Intérieur de Pascal Couchepin, dont dépend le domaine de la santé.
Mais le ministre ne s'est pas montré. A sa place, c'est le directeur de l'Office fédéral de la santé publique Thomas Zeltner qui est venu à la rencontre d'une délégation de médecins pour recevoir une lettre de protestation géante. Les protestataires accusent le ministre de mettre en péril la médecine de famille.
A Bâle, ce sont près de 900 généralistes qui sont descendus dans la rue. A Zurich, ils étaient environ 1500, près de 1200 à Lucerne et quelque 1300 à Aarau. En Suisse romande, des manifestations ont également eu lieu à Neuchâtel, dans le Jura et en Valais, rassemblant quelques 300 personnes à chaque fois. A Fribourg, ils étaient même près de 600, à la surprise des organisateurs, qui n'attendaient pas une telle affluence.
Au total, ce sont plus de 15'000 personnes qui ont pris part au mouvement de protestation, selon les organisateurs. Le 24 mars, près de 8000 médecins avaient déjà fait grève et manifesté dans les cantons de Vaud et de Genève.
Si la baisse des tarifs entre en vigueur comme prévu au 1er juillet, de nombreux médecins devront fermer leur laboratoire et ne seront plus à même d'en couvrir les frais, estime la FMH, leur organisation faîtière. Sans laboratoire d'analyses au cabinet, les médecins ne pourront plus garantir la qualité et la sécurité des traitements usuels.
swissinfo et les agences

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