Les députés veulent durcir le Code pénal
La Chambre basse du parlement a accepté mercredi une série de motions visant à durcir la lutte contre la criminalité. Il s'en est fallu d'une voix qu'il ne balaye le système contesté des jours-amende, qui devra néanmoins être revu.
Sur de nombreuses interventions traitées lors de cette session, l'UDC (droite conservatrice) a reçu le soutien des démocrates-chrétiens. L'appui a été moins net de la part des libéraux-radicaux (droite), qui se sont plusieurs fois aligné sur le camp rose-vert.
Presque toutes les interventions visant la protection des enfants ont passé la rampe: alourdissement des peines pour pornographie enfantine et viol d'enfants de moins de 12 ans, création d'un registre national des pédocriminels récidivistes ou interdiction de certains jeux électroniques violents.
Les députés ont en revanche refusé de serrer la vis contre les chauffards. Une seule intervention dans ce sens a été acceptée. Elle veut obliger les récidivistes du retrait de permis à installer à leurs frais une «boîte noire» dans leur voiture, qui enregistre sa vitesse et sa position.
La Chambre s'en est aussi prise au régime des jours-amende, entré en vigueur début 2007 pour remplacer les courtes peines de prison. Il n'a refusé d'abolir ce système que d'extrême justesse (91 voix contre 90).
Les députés souhaitent néanmoins corriger le tir, même si la gauche ne juge «pas judicieux de réviser le droit pénal au gré des faits divers rapportés par la presse de boulevard».
C'est l'UDC qui s'est montrée la plus virulente pour demander un durcissement du droit pénal. Pour elle, la criminalité est principalement le fait des étrangers et la justice suisse est trop laxiste.
Dans la foulée, le parti conservateur a ainsi réussi à faire passer – par 104 voix contre 82 et contre l'avis du Gouvernement - une motion qui prévoit l'expulsion des étrangers qui refusent manifestement de s'intégrer.
Rien n'est fait pour autant: une motion n'est qu'une demande adressée au gouvernement pour qu'il élabore un projet de loi. Et avant cela, les interventions acceptées au cours de cette séance doivent d'abord passer devant la Chambre haute.
swissinfo.ch et les agences

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