Le Parlement ne veut pas interdire les minarets
Après les députés, les sénateurs ont recommandé jeudi le rejet de l'initiative visant à interdire les minarets au nom de la tolérance et de la liberté de croyance. Déclaré valable, le texte doit encore être soumis au peuple malgré ses défauts politiques et juridiques.
La Chambre haute a massivement – 36 voix contre 3 – rejeté cette initiative populaire. Comme les députés avant eux, les sénateurs ont estimé qu'interdire la construction de minarets nuirait à la bonne entente entre les communautés religieuses et ternirait l'image de la Suisse sur la scène internationale.
Les sénateurs n'ont toutefois pas été jusqu'à invalider le texte. Certes, en cas d'acceptation, cette initiative poserait des problèmes pratiques. Elle va par exemple à l'encontre du principe de liberté religieuse reconnue dans la Convention européenne des droits de l'homme.
Le texte doit néanmoins être mis en votation car il ne viole pas le droit international impératif, ont estimé les sénateurs. Pas question par ailleurs de sacrifier les droits populaires sur l'autel des droits de l'homme.
Tant le gouvernement que le Parlement recommandent le rejet de cette initiative lancée par l'Union démocratique fédérale (droite religieuse) et soutenue par l'Union démocratique du centre (droite conservatrice). Ce sera désormais au peuple de trancher.
swissinfo.ch et les agences

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