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Le Parlement hostile à un siège au Conseil de sécurité

Dans les prochaines années, la Suisse ne devrait pas siéger au Conseil de sécurité de l'ONU. Keystone

La présidente Micheline Calmy-Rey met tout son poids pour que la Suisse entre au Conseil de sécurité de l'ONU. Mais elle a eu peu de succès vendredi au Parlement face aux partis bourgeois.

Ce contenu a été publié le 05 octobre 2007

Lors de la discussion sur le rapport 2007 Suisse-ONU du gouvernement, plusieurs membres de la majorité de droite ont estimé que ce projet porte atteinte à la neutralité.

Madame Calmy-Rey, qui est aussi ministre des Affaires étrangères, a rappelé l'importance de l'engagement de la Suisse, 14e contributeur financier de l'ONU sur 192 Etats membres.

Elle entend consolider la position institutionnelle de la Suisse en proposant une candidature au Conseil de sécurité de l'ONU à l'horizon 2020. Mais l'idée a trouvé très peu de soutien à la Chambre du peuple (Conseil national).

Lors de la discussion du rapport 2007 sur les relations de la Suisse avec l'ONU, les critiques étaient attendues du côté de l'Union démocratique du centre (UDC, droite nationaliste). Mais la présidente de la Confédération a aussi dû affronter les réserves du Parti démocrate-chrétien (PDC, centre) et du groupe radical-libéral (droite).

La Suisse a rapidement joué un rôle de leader, très apprécié, notamment au Conseil des droits de l'homme, a déclaré Kathy Riklin (PDC, Zurich). Mais le parti ne comprend pas l'idée ambitieuse de Micheline Calmy-Rey d'entrer au Conseil de sécurité.

Retenue souhaitée

Comme la présidente de la Confédération le dit elle-même, une participation helvétique au Conseil de sécurité n'a pas de chance avant 2020. Alors pourquoi vouloir réveiller l'opposition aujourd'hui, s'est étonnée Mme Riklin, demandant à Mme Calmy-Rey de faire preuve de retenue.

Le groupe radical-libéral n'est «pas tout à fait d'accord» avec cet engagement de principe. Compte tenu du niveau important de ses contributions à l'ONU (126 millions en 2007), il est normal que la Suisse dispose des informations émanant du Conseil de sécurité. Jacques-Simon Eggly (libéral, Genève) juge toutefois meilleure la piste d'un contrat étroit avec un pays qui y siège et qui informerait la Suisse.

Neutralité violée

Pour l'UDC, une participation de la Suisse au cercles des quinze qui décident de la guerre et de la paix serait un coup fatal à la neutralité. Selon le Zurichois Hans Fehr, par ailleurs directeur de l'Association pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN), les violations de la neutralité sont toujours plus nombreuses.

Celles-ci ont été rassemblées par l'ASIN dans un «livre noir» dont M. Fehr s'est fait un plaisir de remettre un exemplaire à la ministre. On constate un énorme activisme de la Suisse, qui émet des avis tous azimuts sans ménager la neutralité. Et M. Fehr de citer l'exemple du Conseil des droits de l'homme, «fortement influencé par les organisations islamiques, qui a surtout prononcé des condamnations contre Israël».

Boycotter les Jeux Olympiques

Comme à son habitude, l'UDC s'est par ailleurs livrée à un dénigrement en règle de l'ONU. «L'organisation n'encaisse que des échecs. Elle se contente d'observer passivement, comme en Birmanie, ou préfère s'immiscer dans la campagne électorale en Suisse en critiquant nos affiches des moutons», a dit Walter Wobmann (Soleure).

La situation en Birmanie a aussi interpellé le Parti socialiste, qui n'a en revanche rien dit sur le Conseil de sécurité. Il s'était déjà déclaré favorable à une participation. Revenant sur les événements de Rangoun, Remo Gysin (Bâle) a invité la Suisse à rappeler à l'ordre l'Inde et la Chine, et même à envisager de boycotter les Jeux Olympiques de Pékin.

Micheline Calmy-Rey se défend

Pour défendre la paix, il ne suffit pas de rester caché ou assis sur les bancs du Conseil national, il faut s'engager là où c'est nécessaire, au Conseil de sécurité justement, a répondu Micheline Calmy-Rey. C'est compatible avec la neutralité puisque le Conseil décide d'opérations de maintien de la paix et non d'actes de guerre.

Aujourd'hui déjà, la Suisse applique les décisions du Conseil de sécurité. Il serait normal, a fortiori vue sa contribution, qu'elle y ait aussi son mot à dire, a ajouté la présidente de la Confédération.

swissinfo et les agences

Chronologie

1946: le Palais de la Société des Nations de Genève devient le siège européen de l'ONU.

1986: 75% du peuple et des cantons suisses rejettent la proposition d'adhérer à l'ONU.

1998: lancement d'une nouvelle initiative en faveur d'une adhésion à l'ONU.

2002: le 3 mars, le peuple approuve le projet d'adhésion à une courte majorité et, le 10 septembre, la Suisse devient le 190e Etat membre.

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Conseil de sécurité

C'est l'organe le plus puissant de l'ONU, le seul à pouvoir décider de sanctions allant du boycott économique à l'intervention militaire.

L'article 24.I. de la Charte des Nations Unies lui confère «la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales».

Ses cinq membres permanents sont les Etats-Unis d'Amérique, la Russie, la Grande-Bretagne, la France et la Chine. Ils disposent du droit de veto sur les décisions.

Il compte aussi dix membres non permanents, élus tous les deux ans par l'Assemblée générale.

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