Politique de la jeunesse en Suisse: manque de cohérence dénoncé
La Suisse ne possède aucune politique cohérente et systématique de l’enfance et de la jeunesse. Ce constat, c’est celui de la Commission fédérale pour la jeunesse. Dans un rapport au gouvernement, elle propose quelques pistes pour rétablir la situation.
La Suisse ne possède aucune politique cohérente et systématique de l’enfance et de la jeunesse. Ce constat, c’est celui de la Commission fédérale pour la jeunesse. Dans un rapport au gouvernement, elle propose quelques pistes pour rétablir la situation.
La commission a présenté mardi à Berne son rapport intitulé «Fondement d’une politique fédérale de l’enfance et de la jeunesse: conception de la Commission fédérale pour la jeunesse». Elle y développe sa vision d’une politique adaptée aux besoins d’aujourd’hui.
La Commission fédérale pour la jeunesse (CFJ) estime que le rôle de la Confédération a changé. Désormais, il ne s’agit plus seulement de protéger les jeunes générations, mais aussi de leur concéder des droits, et en particulier celui de se faire entendre et de faire valoir leurs droits.
Cette nouvelle donne est liée à deux changements législatifs. D’une part, la nouvelle Constitution fédérale, en vigueur depuis le 1er janvier, reconnaît des droits aux enfants. D’autre part, la Suisse a ratifié, en 1997, la convention des Nations unies pour les droits de l’enfant.
Pour Viviane Dubath (à droite), secrétaire de la CFJ, «il est donc temps que la Confédération se dote d’un concept en matière de politique de l’enfance et de la jeunesse, afin qu’elle puisse assumer ses nouvelles tâches de façon cohérente et systématique».
Mais la politique fédérale dans le domaine n’est pas coordonnée. Les questions liées à l’enfance et à la jeunesse touchent tous les départements fédéraux. Les compétences sont donc réparties entre de nombreux offices, ce qui entrave la mise en place d’une politique efficace.
De plus, la compétence de la Confédération est souvent limitée à celle des cantons, des communes et des milieux privés. Là aussi, une meilleure collaboration s’avère «de plus en plus nécessaire et urgente», selon la CFJ.
Or, pour améliorer la situation, nul besoin de révolution. «Il suffirait, pour commencer, de désigner une instance qui tienne lieu d’interlocutrice compétente pour toutes les questions ayant trait à la politique fédérale de l’enfance et de la jeunesse, et susceptible de coordonner les activités des différents services concernés de l’Administration», estime Leo Brücker (à gauche), président de la CFJ.
Dans son rapport, la CFJ pousse donc la Confédération à se doter d’un délégué, d’une centrale ou d’un bureau pour assurer la coordination. Elle réclame également une loi cadre incitant les cantons à prendre des mesures dans ce domaine. La CFJ attend du gouvernement un catalogue de mesures concrètes «si possible dans les mois à venir».
La CJF souligne par ailleurs qu’une politique de la jeunesse passe aussi par une augmentation des allocations familiales et par l’intégration des jeunes étrangers dans la société suisse, notamment en simplifiant la procédure de naturalisation.
Olivier Pauchard

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