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Polémique autour de l'amnistie du Suisse Marc Rich

L'amnistie dont a bénéficié Marc Rich, le rétablit dans ses droits civiques aux Etats-Unis. Keystone Archive

L'amnistie de l'homme d'affaires suisse, Marc Rich, accordée par Bill Clinton peu avant son départ de la Maison Blanche, suscite la polémique aux Etats-Unis. De nombreuses voix dénoncent le pardon accordé à ce fugitif, installé à Zoug depuis 1983, et inculpé de racket, fraude fiscale et violation d'embargo.

Ce contenu a été publié le 22 janvier 2001

Les procureurs américains qui ont poursuivi Marc Rich pendant 18 ans sont outrés par son amnistie. Le maire de New York, qui connaît bien le dossier Rich pour avoir fait partie de l'équipe de procureurs dans les années 80, se dit «choqué». «Après tout», lance Rudolph Giuliani, «cet individu n'a jamais payé pour ses crimes, il s'est borné à prendre un avion pour la Suisse».

Dimanche encore, le site Internet du Département américain de la Justice, n'ayant apparemment pas eu le temps d'actualiser ses informations, mentionnait le nom de l'homme d'affaires sur sa liste de fugitifs.

A l'ambassade de Suisse à Washington, le porte-parole Manuel Sager indique que Marc Rich a bien la nationalité helvétique. Par ailleurs, il semble que le négociant d'origine belge ait gardé la nationalité américaine qu'il avait acquise pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Dans ce cas, l'amnistie dont il bénéficie le rétablit dans ses droits civiques aux Etats-Unis. Et en tous les cas, elle lui permet de visiter le pays et de s'y réinstaller.

Aux Etats-Unis, l'amnistie est une prérogative de dernier ressort qui relève de la discrétion du président. Néanmoins, pressé de questions sur le pardon qu'il a accordé à Marc Rich, M. Clinton se justifie en déclarant: «les arguments de Jack Quinn m'ont convaincu».

Et pour cause: ce Jack Quinn est non seulement l'ancien conseiller juridique de la Maison Blanche, mais aussi l'avocat de M. Rich. Par ailleurs, l'ex-épouse américaine de l'homme d'affaires est considérée comme une proche de l'ancien président. Elle a aussi collecté des centaines de milliers de dollars au profit du Parti Démocrate et de la campagne électorale d'Hillary Clinton.

Ce réseau de relations amène des élus républicains du Congrès à qualifier l'amnistie présidentielle de «pratique injuste et douteuse». Mais les critiques émanent également des milieux démocrates. En effet, le Washington Post et l'ancien porte-parole de Bill Clinton, George Stephanopoulos, sont d'accord pour dire que lorsqu'il s'agit d'obtenir une amnistie, le copinage est un levier efficace.

Marie-Christine Bonzom, Washington

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