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Poésie chinoise & british humor

Pour la deuxième fois consécutive, les soirées locarnaises jouent la carte du contraste: vendredi, malgré les perturbations dues à un orage franchement tropical, le public a pu découvrir «Bian Ziou Bian Chang» et «Bridget Jones's Diary». Un véritable grand écart.

Ce contenu a été publié le 04 août 2001 minutes

«Bian Ziou Bian Chang» - «La vie sur un fil» pour ceux d'entre vous qui ne parlent pas couramment le Chinois - a été réalisé en 1991 par le Pékinois Chen Kaige, Léopard d'honneur de cette édition 2001. D'où la rediffusion de ce long métrage, déjà projeté il y a dix ans sur la Piazza Grande, pour saluer la présence de l'artiste (également Palme d'or à Cannes en 1993 pour «Adieu ma concubine »).

C'est l'histoire d'un adolescent aveugle et néanmoins musicien, qui a reçu de son maître un remède pour recouvrer la vue. Mais l'utiliser tout de suite gâcherait évidemment le film. Le cadeau est en effet assorti d'une condition: avant de pouvoir l'employer, le jeune homme devra jouer de son instrument jusqu'à ce que mille cordes se cassent... Et mille cordes, c'est indéniablement beaucoup.

Que dire de ce long voyage initiatique en forme de métaphore poétique? Que c'est peut-être très fort pour les âmes rompues aux arythmies orientales, mais relativement éprouvant pour un Occidental moyen nourri à des choses plus... trépidantes, disons.

Des mille cordes aux mille clichés

Changement de registre avec «Bridget Jones's Diary», premier film de la Britannique Sharon Maguire, une comédie adaptée du best-seller du même nom, signé Helen Fielding.

Bridget est une jeune femme ni belle ni moche, pas idiote mais pas très futée non plus, qui vit dans la solitude et chatouille l'alcoolisme. Interprétée par Renée Zellweger, on imagine qu'elle doit permettre à toutes les femmes seules et moyennement éclatantes de se projeter dans le personnage...

Bridget a par ailleurs vraiment envie d'un homme. Et comme le hasard fait bien les choses, sa trajectoire amoureuse va alors croiser celle de Daniel, son patron, brillant et superficiel (Hugh Grant), et celle de Mark, un monsieur beau mais coincé (Colin Firth).

La bande-son, conçue pour cartonner dans votre supermarché favori, illustre assez bien l'évolution de l'intrigue: de «All by Myself» par Céline Dion à «Someone Like You» de Van Morrisson en passant par «It's Raining Men», version Geri Halliwell.

On rit à plusieurs reprises, et notamment quand Salman Rushdie fait une apparition fugace dans son propre rôle. Mais on soupire aussi, parce qu'on a l'impression gênante d'avoir déjà vu ce film. Et qu'on ne croit pas vraiment au personnage de Bridget. Et parce que Hugh Grant fait du Hugh Grant. Tiens, à propos, «Bridget Jones's Diary» est dû aux mêmes producteurs que «Quatre mariages et un enterrement». S'agirait-il de comique de répétition?

Bernard Léchot

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