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Pensions: la gauche part en guerre

Les militants du SIB étaient lundi matin devant le siège de la Rentenanstalt à Zurich. Et cette manifestation devrait en annoncer d'autres. Keystone

La proposition de réduire le taux minimal du deuxième pilier suscite la colère à gauche. Les Socialistes crient au hold-up et le syndicat SIB au vol.

Ce contenu a été publié le 08 juillet 2002

Le Parti socialiste part en guerre contre l'intention du Conseil fédéral de réduire le taux d'intérêt minimal du deuxième pilier de 4 à 3%. Selon lui, cet abaissement, ajouté aux autres mesures prises par la majorité bourgeoise, constitue rien moins que «le plus gros hold-up de l'histoire suisse».

«Avant d'envisager toute baisse du taux d'intérêt minimal en matière de prévoyance professionnelle, nous voulons savoir où les réserves des assureurs ont passé et avoir accès à leurs chiffres», a expliqué le conseiller national Rudolf Rechsteiner (PS/BS), lundi devant la presse à Berne.

Le Conseil fédéral doit faire en sorte que la transparence soit assurée tant dans les caisses de prévoyance autonomes que dans celles gérées par les assureurs et les banques privées, estime le parti socialiste.

Il doit s'engager à adapter le taux minimal - vers le haut quand les rendements s'y prêtent et à la baisse quand la conjoncture l'exige.

«Situation intolérable»

Durant les années 90, où les rendements de l'avoir vieillesse dépassaient les 10%, le taux n'a jamais été revu à la hausse et les assurés n'en ont jamais profité. Maintenant que l'année est moins bonne, le Conseil fédéral agit sans demander de comptes sur les milliards de bénéfices des années précédentes. Cette situation est intolérable, souligne Rudolf Rechsteiner.

Les caisses de prévoyance veulent profiter d'une situation provisoirement défavorable pour imposer un taux minimal de 3% à long terme, s'insurge-t-il.

Et grâce à un gros lobby des assureurs au Parlement et au Conseil fédéral, elles sont près d'y arriver, dénonce Reto Gamma, secrétaire général du PS.

Dans ces conditions, le Parti socialiste ne soutiendra pas la révision de la Loi sur la prévoyance professionnelle tant que les intérêts des assureurs prévaudront sur ceux des assurés, ajoute-il.

Le PS entend donc faire pression en mettant en avant tous les problèmes et les injustices engendrés par les décisions de la majorité bourgeoise au Parlement et au Gouvernement.

Le SIB crie au vol

Le Syndicat industrie et bâtiments (SIB) s'oppose lui aussi avec véhémence à la baisse du taux d'intérêt minimal sur les rentes du deuxième pilier, qu'il qualifie de «vol». Il l'a fait savoir lundi lors d'une manifestation devant le siège de la Rentenanstalt/Swiss Life à Zurich.

Vers 11h00, une soixantaine de manifestants de tous âges se sont rassemblés devant le bâtiment. Appuyés par des trompes et des sifflets, ils ont donné de la voix pour faire sortir les dirigeants de l'assureur zurichois, afin que ceux-ci leur expliquent où sont passés les milliards engrangés lors des années fastes.

Un porte-parole de la Rentenanstalt s'est finalement montré et a invité deux représentants du SIB à venir discuter avec la direction à midi. Les manifestants ont occupé la place pendant une heure environ.

Ils étaient venus avec force banderoles dénonçant «le vol des rentes» par les assureurs privés qui «s'en mettent plein les poches» quand tout va bien et font «trinquer» les rentiers en période de vaches maigres, selon le SIB.

Cette baisse du taux d'intérêt de 4 à 3%, annoncée par le Conseil fédéral, entraînera une diminution de 15 à 20% des rentes des assurés, explique le président du SIB de Zurich, Franz Cahannes. Selon lui, ces pertes sont insoutenables pour les petits et moyens revenus.

A la botte des assureurs

Franz Cahannes accuse lui aussi le Conseil fédéral d'être à la botte des compagnies d'assurance privées et d'avoir cédé à leur pression. «Le PRD, l'UDC et le Conseil fédéral sont les hommes de main des assureurs», pouvait-on aussi lire sur une banderole.

Le SIB n'en restera pas à cette action symbolique contre la Rentenanstalt/Swiss Life, jugée comme «l'un des plus grands profiteurs du vol des rentes». Le syndicat a l'intention d'aller rendre visite à d'autres assureurs après les vacances d'été et de faire pression sur le Conseil fédéral pour qu'il revienne sur sa décision.

Il demande aussi la création d'une commission parlementaire d'enquête chargée de déterminer ce qu'il est advenu des bénéfices réalisés par les assureurs dans les années 1990.

swissinfo avec les agences

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