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Pas de quartier pour les dealers

Prise de cocaïne à Genève, au mois de mai 2002. Keystone Archive

Genève et Lausanne se félicitent des plans d'action lancés en début d'année contre le trafic de drogue.

Ce contenu a été publié le 09 octobre 2002

Mais les autorités se gardent de tout triomphalisme et préparent de nouvelles mesures.

Après sept mois d'activité, Genève tire un premier bilan positif de sa «task force drogue». Une structure de 15 personnes chargée à terme de supprimer les deux scènes ouvertes de la drogue que connaît la ville.

Pour ce faire, les forces de l'ordre ont multiplié les arrestations dans ces zones sensibles (603) et renforcer la présence policière.

De plus, le département de justice et police du canton a défini un périmètre autour des deux zones de trafic et l'a interdit d'entrée aux dealers ayant faits l'objet d'une arrestation.

Cette mesure ne s'applique qu'aux trafiquants étrangers et sans titre de séjour en Suisse. Elle concerne aussi l'écrasante majorité des dealers qui sont originaires d'Afrique de l'Ouest.

Appliquer la loi

«Nous avons simplement décidé d'appliquer les dispositions fédérales sur le séjour des étrangers. Nous avons d'ailleurs obtenu le feu vert de l'Office fédéral des réfugiés pour instaurer ces zones d'exclusion», précise Micheline Spoerri, responsable du Département de justice et police du canton de Genève.

Depuis le début du mois, les autorités genevoises ont même agrandi ces zones pour n'en faire qu'une seule qui couvre une bonne partie du centre-ville.

Enfin, pour les trafiquants qui se révèlent être des requérants d'asile attribués à d'autres cantons (57% des arrestations), la mesure d'interdiction s'étend à l'ensemble du territoire cantonal.

Ces mesures commencent donc à porter leurs fruits. Le trafic et la petite délinquance qu'il génère ont nettement diminué dans les deux scènes ouvertes, du moins le jour. Le taux de récidive, lui, est faible (56 cas).

Opération Alpha

Un assainissement également obtenu à Lausanne, dans le canton voisin. Confrontée, elle aussi, au développement croissant du trafic de drogue dans les rues du centre-ville, la municipalité a lancé en novembre 2001 une opération coup de poing baptisée Alpha.

Les policiers lausannois ont multiplié les contrôles et les interpellations de trafiquants. Ils ont également renforcé leur présence dans les zones sensibles et mis sur pied une procédure judiciaire accélérée avec un juge spécialement affecté à cette tâche.

«Aujourd'hui, le trafic se fait de manière moins ostensible», constate Christian Séchaud, porte-parole de la police lausannoise.

Redonner de la vie

Car tel est bien l'objectif premier des deux villes lémaniques: rétablir la sécurité dans les rues et les quartiers gangrenés par la drogue.

A Genève, les autorités réfléchissent maintenant à des aménagements pour redonner vie à ces zones sinistrées.

Lausanne, elle, n'a pas eu à faire à de tels abcès de fixation. Son centre connaît même une animation grandissante. Mais la municipalité compte tout de même remplacer les policiers présents en permanence dans les rues sensibles par des assistants sociaux.

Quant au trafic de drogue, il nécessite un effort bien plus vaste pour diminuer de manière significative.

«Les trafiquants arrêtés sont remplacés par de nouvelles recrues. Nous avons même constaté que des requérants d'asile subissaient de fortes pressions pour se mettre au trafic de drogue», souligne Alain Cheneval, de la brigade genevoise des stupéfiants.

Bref, la lutte antidrogue sera encore longue. Elle passe nécessairement par une baisse de la demande. «Les spécialistes, relève Micheline Spoerri, se demandent de plus en plus que faire vis-à-vis des consommateurs de drogue».

swissinfo/Frédéric Burnand à Genève

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