Pas de protection spéciale pour les soldats suisses
Les militaires en sortie ne seront pas équipés de spray au poivre. Malgré de récentes agressions, le gouvernement maintien le statu quo.
Par trois fois, à Payerne, Aarau et Winterthur, des soldats ont été agressés au cours de l'été dernier. Les enquêtes ont montré que les agresseurs, en grande majorité d'origine étrangère, n'avaient pas été provoqués.
Un citoyen comme les autres
Cette situation a créé une certaine émotion en Suisse alémanique. Deux parlementaires ont d'ailleurs demandé au Conseil fédéral de prendre des mesures.
Bernhard Hess (démocrate suisse) souhaitait que les soldats en sortie soient équipés de sprays au poivre. Ulrich Schlüer (UDC) voulait quant à lui qu'un système d'alerte soit mis en place pour les militaires agressés.
Dans sa réponse communiquée mercredi, le gouvernement repousse ces deux propositions. Il constate que de tels incidents représentent encore des cas isolés. La remise de sprays à la troupe ne s'impose donc pas dans l'immédiat.
Pas question non plus de mettre sur pied un système spécial de sécurité. En cas de problème, les militaires doivent s'adresser à la police. «Il ne sera jamais question d'envisager un traitement de faveur pour les recrues par rapport à la population», déclare le Conseil fédéral.
«Ne pas en faire une montagne»
L'armée va toutefois prendre des mesures pour éviter que de tels incidents se reproduisent. La troupe sera invitée à réagir d'une manière «correcte» aux agressions.
«Correcte» signifie que les soldats doivent tenter de ne pas répondre à la violence par la violence, explique Jean-Luc Piller, porte-parole des Forces terrestres. Dans la mesure du possible, ils doivent également essayer de se déplacer en groupe.
Les autorités militaires prennent ces trois agressions au sérieux. Il ne faut toutefois «pas en faire une montagne», selon les mots de Jean-Luc Piller. De tout temps il y a en effet eu des altercations sporadiques entre des militaires et des civils.
Certes, les agressions dont les recrues ont été victimes vont au-delà de la simple altercation. Mais pour Jean-Luc Piller, l'armée n'est pas spécialement visée.
«Ces actes sont à mettre en relation avec une augmentation de la violence dans la société. Nous le déplorons. Mais le port de l'uniforme n'est pas à l'origine de ces problèmes», déclare le porte-parole.
Olivier Pauchard, Palais fédéral

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