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Pardon de Marc Rich: Bill Clinton s'explique dans le New York Times

Outre des millions de dollars, Bill Clinton a aussi reçu un saxophone de la part de Denise Rich. Keystone / AP Photo / Mark Lennihan

L'ancien président américain Bill Clinton a justifié dimanche le pardon très controversé qu'il a accordé, dans les dernières heures de sa présidence, au financier Marc Rich, réfugié en Suisse.

Ce contenu a été publié le 18 février 2001 minutes

Dans une tribune publiée dans l'édition de dimanche du New York Times, l'ancien président déclare: «Je crois que mon pardon sert au mieux les intérêts de la justice. Si les deux hommes (Marc Rich et son associé Pincus Green, accusés de fraude fiscale massive) avaient été injustement inculpés, cela leur rend justice. D'un autre côté, s'ils doivent encore personnellement de l'argent au Département de l'Energie, pour des impôts impayés ou des amendes, ils peuvent être poursuivis au civil».

De nombreuses voix se sont élevées dans le pays pour dénoncer ce pardon, étant donné que l'ex-femme de Marc Rich, Denise, est de longue date un bailleur de fonds important du parti démocrate. Une enquête sur la provenance de ces fonds a d'ailleurs été ouverte par le procureur fédéral de Manhattan.

«Suggérer que j'ai accordé ces pardons parce que l'ancienne femme de M. Rich, Denise, a versé des contributions politiques ainsi qu'à la fondation pour la bibliothèque présidentielle Clinton est totalement faux», écrit Bill Clinton. «Il n'y a eu absolument aucune contrepartie. D'autres amis et bailleurs de fonds ont demandé des grâces que, après avoir étudié en détail les informations à ma disposition, j'ai refusées».

L'ancien locataire de la Maison Blanche explique longuement que, selon les informations dont il disposait, des fraudes similaires sur des achats de pétrole dont se seraient rendues coupables d'autres sociétés n'avaient donné lieu qu'à des poursuites civiles et non pénales.

Il ajoute avoir été convaincu par l'opinion, favorable à Marc Rich, de deux juristes fiscalistes de renom et avoir tenu grand compte des recommandations internationales, en particulier celles provenant d'Israël, en faveur du financier. Il reconnaît toutefois regretter de n'avoir pas pris, avant de se décider, l'avis du procureur fédéral de Manhattan, Mary Jo White, dont les services avaient mené l'enquête contre Marc Rich.

«Les accusations portées à mon encontre dans cette affaire sont particulièrement pénibles parce que, pendant huit ans, j'ai travaillé dur pour prendre les bonnes décisions pour le peuple américain», poursuit-il. «Je veux que tous les Américains sachent que, même si vous n'approuvez pas cette décision, je l'ai prise en fonction des éléments tels que je les voyais, et que j'en accepte la pleine responsabilité».

Soupçonné de fraude fiscale portant sur un montant de 48 millions de dollars, Marc Rich, un hommes d'affaires spécialisé dans le commerce des matières premières, s'est réfugié en Suisse en 1983. Les autorités helvétiques avaient jugé les faits insuffisants pour justifier une extradition.

swissinfo avec les agences

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