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Ouverture en swing majeur

Chris Rea, bluesman heureux. Keystone

Ce qui relie le blues de Chicago à l'acid rock de San Fransisco? Le swing, Baby ! Démonstration vendredi soir, en ouverture du Montreux Jazz.

Ce contenu a été publié le 06 juillet 2002 - 06:04

Du swing, on peut en avoir même lorsque on vient des brumes du Middlesborough. La cinquantaine alerte et sportive, c'est Chris Rea qui égrène les premières notes de cette 36ème édition.

Deux guitares, basse, batterie et les claviers remplacés par un accordéon: l'ensemble a les accents du bon vieux blues sudiste. D'autant que Rea use et abuse du bottelneck, ce tube de métal que l'on glisse sur les cordes pour les faire tour à tour pleurer ou miauler de plaisir.

Mais quand ses doigts courent sur le manche, la trame est limpide et délicate, tissée comme de la dentelle. La voix est chaleureuse et le bluesman angais semble très à l'aise pour ce come back, après les succès phénoménaux des années 80

Dans la salle, ce n'est pas encore le délire, juste un enthousiasme poli. Il en faudra plus pour enflammer cette soirée d'ouverture.

La bombe de Chicago

Après le blues des champs, le blues des villes. Buddy Guy n'a peut-être pas la notoriété de Muddy Waters ou de B.B. King - ses maîtres de Chicago - , mais un certain Eric Clapton le tient pour le meilleur guitariste du monde.

Virtuose, il l'est. Et démonstratif aussi, facétieux, cabotin même. En une heure et demi, il offre à la salle cette fois dégelée un concentré de tous les gimmicks du blues - y compris en version accoustique.

Le dialogue entre la voix et l'instrument est époustouflant de feeling. Et Buddy Guy sait aussi dialoguer avec le public. Au point de descendre dans la salle et de la traverser guitare en bandoulière pour aller boire deux gorgées au bar de l'entrée avant de regagner la scène.

Prestation inattendue, tellement naturelle et très applaudie. Tout comme celle - traditionnelle - de Claude Nobs à l'harmonica. Le Festival est lancé.

Final psychédélique

Mais le festivalier, apparemment, fatigue vite. Ils ne doivent guère être plus de 500 lorsque RatDog entame son set. Non, ce n’est pas du trash metal - comme le nom pourrait le suggérer -, mais du pur rock psychédélique, garanti d’origine.

A l’avant scène, Bob Weir, qui croisa le manche avec le légendaire Jerry Garcia au sein du Grateful Dead et Rob Wassermann, immense contrebassiste qui soutint notamment Lou Reed et Van Morrison.

Avec leurs dégaines de beach boys à peine grisonnants, Weir et son alter ego Mark Karan se lancent dans ces grands duels de guitare qui firent les nuits magiques du Fillmore West de San Fransisco en pleine vague hippie.

Et tandis que ses compères font dans la délicatesse, Wassermann empoigne soudain son archet et attaque, en duo avec la batterie, une démonstration rythmique à faire s’arracher les cheveux à ses anciens profs du conservatoire. Tellement inorthodoxe, mais terriblement efficace.

Le son enfle, comme si le cœur du groupe se mettait à battre plus fort. Et le concert change de dimension. On plane toujours, mais en plus, on swingue. Et si le band reste relativement figé sur scène, le spectacle est dans la salle.

A côté des quinquas qui ont ressorti leurs tenues psychédéliques, leurs enfants ne détonneraient pas dans le film de Woodstock. Sourire aux lèvres, tête dans les étoiles, ils se lancent dans des danses extatiques et joyeuses.

Tellement même que Rat Dog leur offrira le seul rappel de la soirée.

swissinfo/Marc-André Miserez à Montreux

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