Nombre record de demandes d'asile en Suisse en 1999
La Suisse a enregistré un nombre record de demandes d'asile en 1999, avec 46.068 procédures déposées. Mais la tendance s'est inversée depuis la fin de la guerre du Kosovo. L'Office fédéral des réfugiés (ODR) s'attend à 28.000 demandes cette année.
La Suisse a enregistré un nombre record de demandes d'asile en 1999, avec 46.068 procédures déposées. Mais la tendance s'est inversée depuis la fin de la guerre du Kosovo. L'Office fédéral des réfugiés (ODR) s'attend à 28.000 demandes cette année.
1999 a été une année exceptionnelle sur le front de l'asile, a expliqué le porte-parole de l'ODR, Roger Schneeberger, vendredi devant la presse. Le nombre de requérants a augmenté de 11,5 pour cent par rapport à 1998, atteignant des sommets jamais égalés depuis l'arrivée massive des Huguenots en 1685.
Près de deux tiers des demandes (près de 29.000) ont été déposées l'an dernier par des Kosovars. Sans le conflit du Kosovo, la statistique 1999 de l'asile se serait soldée par un recul, d'après Roger Schneeberger. Le nombre de demandes n'a d'ailleurs cessé de diminuer depuis la fin des hostilités. En décembre, 1489 personnes ont demandé l'asile en Suisse. Il faut remonter à février 1997 pour trouver un chiffre plus bas. L'ODR estime que cette détente devrait se poursuivre au cours des prochaines années, sous réserve d'une crise majeure à l'étranger.
Au chapitre des départs et renvois, ils ont explosé en 1999. Près de 32.000 personnes relevant de l'asile ont quitté la Suisse ou du moins les statistiques officielles (sort inconnu), soit 22 pour cent de plus qu’en 1998. Pour l'ODR, ces données prouvent notamment le succès des programmes d'aide au retour pour les réfugiés kosovars.
Malgré l'embellie, la Suisse demeure de loin le pays qui accueille le plus de demandeurs d'asile par rapport à sa population, a rappelé le porte-parole de l’Office fédéral des réfugiés. En chiffres absolus, elle s’inscrit au troisième rang derrière l'Allemagne et la Grande-Bretagne.
Cette croissance n'est pas due qu'à la guerre du Kosovo ou à des prestations plus généreuses, estime Roger Schneeberger. Simplement elle laisse entrevoir les conséquences de la convention européenne de Dublin sur l'asile. Les requérants d'asile dont la demande a été refusée dans un pays de l'Union européenne ne peuvent plus recommencer le cursus dans un autre Etat de l’UE. Ils se tournent donc vers la Suisse. Raison pour laquelle l’ODR plaide pour une adhésion de la Suisse à la convention de Dublin.
SRI avec les agences

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