Le groupe suisse acquiert la société brésilienne Garoto. Mais, la position dominante de Nestlé inquiète les autorités antitrust locales.

«Le secteur du chocolat est l'un des piliers de Nestlé dans le monde. Avec cette acquisition, nous allons nous renforcer au Brésil».

C'est en ces termes que le président de la filiale brésilienne de Nestlé, Ivan Zurita, a résumé l'objectif de l'opération main basse sur Garoto, troisième fabricant de chocolat sur le plus grand marché latino-américain.

Nestlé, qui était numéro deux derrière l'Américain Kraft, du groupe Philip Morris, s'adjuge ainsi la première place du secteur avec une part de marché supérieur à 50%.

Vive crainte des ouvriers

Les Brésiliens consomment annuellement plus de 300 000 tonnes de chocolat, soit 1,1 milliard de dollars. Le chiffre d'affaires de Nestlé au Brésil s'élève à environ 2 milliards de dollars.

Grâce à l'acquisition de cette entreprise familiale, dont le montant n'a pas été révélé, la multinationale helvétique barre la route du chocolat à des concurrents de poids qui convoitaient également Garoto, tels Cadbury Schweppes ou Hershey. Ce dernier a déjà mis la main sur Visconti, un chocolatier de moindre importance, l'an dernier.

Mais c'est justement cette position dominante qui pourrait soulever des objections de la part des autorités antitrust locales. Le Conseil administratif de défense économique, chargé de faire respecter la concurrence, avait été alerté dès la semaine dernière par le syndicat local de l'alimentation.

Les ouvriers de Garoto craignent en effet que l'acquisition de Nestlé aboutisse à la fermeture de leur usine. Nestlé dispose déjà de 23 unités au Brésil et cherche toujours à rationaliser ses opérations.

Thierry Ogier, São Paolo

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative