Mystère sur de la mort de délégués du CICR en RDC
Le corps de la collaboratrice suisse du CICR assassinée jeudi avec cinq de ses collègues en République démocratique du Congo (RDC) sera rapatrié lundi à Genève. Les responsabilités du massacre demeurent obscures.
«Nous n'avons aucun élément pour porter des accusations sur l'une ou l'autre des parties présentes dans la région», a souligné samedi à l'ats Juan Martinez, porte-parole du Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Il a ajouté que l'institution entendait maintenant discuter avec toutes les forces en présence pour clarifier la situation.
Les corps mutilés et brûlés des humanitaires ont été découverts jeudi par l'armée ougandaise sur une route de l'extrême nord-est de la RDC. Ils ont été tués à l'arme blanche mais aussi avec des armes à feu, puisque des impacts de balles ont été observés sur les corps, a précisé M. Martinez. Il n'y a eu apparemment aucun témoin au cours de la tuerie.
Ramenés sur Goma vendredi soir, les corps des deux délégués expatriés ont été transférés samedi à Nairobi. Celui de Julio Delgado, un Colombien de 54 ans, restera sur place, car ce collaborateur expérimenté du CICR vivait au Kenya entre deux missions.
La dépouille de l'infirmière bernoise Rita Fox, 36 ans, arrivera lundi en début d'après-midi à l'aéroport de Genève, a ajouté le porte-parole. Une cérémonie d'adieu sera organisée en milieu de semaine à Genève par le CICR. Outre les deux employés expatriés, les quatre autres victimes sont de nationalité congolaise.
M. Martinez a souligné que l'ensemble du personnel sur place était sous le choc mais qu'il n'est pas question pour l'instant d'un retrait du CICR. Les activités sont en «souffrance» car les gens portent le deuil, a expliqué le porte-parole. Mais le travail se poursuit normalement dans la partie gouvernementale de la RDC.
Mise en cause par les autorités de Kinshasa, l'armée ougandaise a démenti samedi être impliquée dans la tuerie. Les troupes de Kampala sont déployées dans cette partie de la RDC. Pour Kinshasa, elles sont «le premier responsable» du massacre.
«Les Congolais ne parviennent même pas à avoir des informations sur ce qui se passe dans leur zone, alors comment peuvent-ils savoir ce qui se passe dans cette partie de la RDC? Ce n'est pas possible», a déclaré samedi à l'afp le directeur des renseignements militaires ougandais, le colonel Nobel Mayombo.
swissinfo avec les agences

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