La montagne en noir et blanc
Le Fribourgeois Romano P. Riedo photographie depuis plusieurs années des hommes, des événements et des choses qui ont un lien avec l’économie alpestre. Vingt ans après son premier livre sur ce thème, il revient avec un nouvel ouvrage intitulé «Hinterland» (arrière-pays).
Ce contenu a été publié le 07 juin 2014 - 11:02Ces images de reportage – pour autant que l’on puisse ainsi qualifier le résultat d’un travail long de plusieurs années – ont été récemment récompensées d’un Prix suisse de la photo de presse 2014. On sent que Romano Riedo connaît personnellement la vie et le travail avec les animaux. Il résume ainsi les périodes où il a travaillé comme berger: «Il y a beaucoup de solitude sur les alpages» - mais aussi beaucoup de temps, en marge d’un labeur exigeant, pour réfléchir.
Il a plusieurs fois enjambé du fil de fer barbelé avant de se décider à photographier les touffes de poils prises dans ce fil. Il a souvent aplati de sa main la toile grossière d’un lit fraîchement fait avant d’y diriger son œil au travers de l’objectif de son appareil. Il en résulte des images qui nous permettent de lancer un petit coup d’œil dans l’arrière-pays, un lieu, une partie de notre monde que nous ne percevons plus, parce que cela demande du temps et du calme. Or les images de Romano Riedo invitent à prendre ce temps.
Le photographe utilise la pellicule traditionnelle en noir et blanc, non pas qu’il soit puriste ou traditionnaliste, mais parce que cette technique est celle qui correspond le mieux au thème de son travail. La lenteur de la vie qu’il décrit va parfaitement bien avec le travail fastidieux effectué dans la chambre noire. Quant à l’absence de couleurs, elle permet de ne pas s’arrêter à la surface des choses, mais de s’y plonger l’espace d’un instant.
Images: Romano P. Riedo / fotopunkt.ch
Texte: Thomas Kern / swissinfo.ch
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