Une exposition trace l'origine des œuvres d'art
Le Musée des Beaux-Arts (Kunstmuseum) de Berne veut montrer la voie aux musées suisses en matière d’identification de la provenance des œuvres d’art. Il a pris cette décision après avoir hérité de la collection controversée de l’Allemand Cornelius Gurlitt. Sa nouvelle exposition intitulée «Maîtres de l’art moderne» est consacrée à cette problématique.
- Español Exhibición que traza el origen de obras de arte
- Português Exposição traça origem de obras de arte
- 中文 追溯艺术品的来源
- عربي معرض جديد يقتفي مسارات الأعمال الفنية
- English Exhibition traces origin of artworks
- Pусский Швейцарский музей проверит происхождение картин
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- Italiano Una mostra per seguire le tracce delle opere d'arte
L’exposition veut reconstituer l’itinéraire de tableaux d’artistes tels que Franz Marc, Ernst Ludwig Kirchner, Paul Klee et Otto Dix, jusqu’à leur entrée dans les collections du Kunstmuseum. Sur les 525 œuvres acquises par le musée après 1933 et réalisées avant 1945, 337 présentent des trous dans l’identification des propriétaires successifs, a révélé le journal «Berner Zeitung». Le Musée des Beaux-Arts de Berne lancera cette année un projet relatif à la provenance de ces œuvres, a indiqué son directeur Matthias Frehner au journal, précisant qu'il s'agit d'«une tâche énorme».
Certaines œuvres pourraient retourner à leurs propriétaires légitimes de la période d’Avant-Guerre. C’est par exemple le cas de «Dunes et mer», un tableau de Kirchner acheté par le Kunstmuseum en 2000. L’œuvre avait été confisquée par les nazis dans le cadre de la lutte contre l’art dit «dégénéré». Bien que les œuvres qui appartenaient à des musées allemands ne soient pas susceptibles de faire l’objet de demandes légales de restitution, les chercheurs doivent déterminer si ce tableau était un prêt d’un privé. Au tel cas, il devrait être restitué.
Le musée bernois attend par ailleurs encore une décision de justice pour savoir s’il entrera bel et bien en possession des plus de 1500 œuvres léguées par Cornelius Gurlit. Une cousine du collectionneur allemand mort en 2014 a en effet déposé un recours auprès d’un tribunal de Munich au motif que Cornelius Gurlitt n’était plus en état mental de rédiger un testament valable.
La direction du Musée des Beaux-Arts de Berne affirme ne pas vouloir d’œuvres dont la possession est liée à un acte arbitraire commis sous le nazisme. Jusqu’à présent, cinq tableaux de la collection Gurlitt ont été formellement identifiés comme ayant été volés à des propriétaires juifs.
Le musée de Berne collabore avec une autre institution d’art en Allemagne, la Bundeskunsthalle de Bonn, pour organiser une exposition commune de la collection Gurlitt. Elle devrait ouvrir cet hiver et durer tout au long de 2017.
(Texte: Catherine Hickley, auteur de The Munich Art HoardLien externe, qui raconte l’histoire extraordinaire de la collection Gurlit. Suivre sur Twitter: CathyHickleyLien externe.)
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