Montreux, un 35e au superlatif
Le 35e Jazz Festival de Montreux se tient du 6 au 21 juillet. Un programme somptueux, qui aligne les stars tout en proposant des tendances musicales plus marginales. Bel équilibre.
«Ils sont venus, ils sont tous là», chantait Aznavour dans «La Mamma». Mais il n'y a pas que les enterrements à l'italienne qui permettent de rameuter la famille. Chaque année à pareille époque, Claude Nobs bat le rappel, et le gotha du jazz-rock-pop biz accourt vers l'Auditorium Stravinsky - la chasse gardée, en matière de programmation, du fondateur du festival.
Guitares en folie avec Larry Carlton, Steve Lukather et Gary Moore (6). Soirée hommage à Sun Records, avec notamment l'ex-Rolling Stones Bill Wyman, les deux géants du regretté Zeppelin, Robert Plant et Jimmy Page, et Bryan May, guitariste de Queen (7). Et Bob Dylan (8). Et Beck (9). Neil Young et son mythique Crazy Horse (10). Les vieux potes BB King et Van Morrison (11). Sting et Jeff Beck (21).
La tête vous tourne? Attendez, la crème de l'exotisme sera également au rendez-vous... Joao Gilberto et Paco de Lucia (12). La India, Milton Nascimento et Gilberto Gil (13). Jorge Ben Jor et Carlinhos Brown (14).
Et le jazz, bien sûr. Herbie Hancock et Marcus Miller (15). George Duke, Siedah Garett, Rachelle Ferrel, Dianne Reeves (16). Choick Corea, Bobby McFerrin, Wayne Shorter (17). Keith Jarrett, Gary Peacock & Jack Dejohnette (22). Michel Camilo, John McLauglin (18). Et le funk. Isaac Hayes (19), George Clinton, Living Colour et Run DMC (20).
Cette année, l'affiche de Montreux vous procure le même sentiment que la vue des noms de village lorsque vous traversez la Bourgogne: vous vous sentez ivre rien qu'à leur lecture.
D'autant plus qu'à la programmation de l'Auditorium Stravinsky s'ajoute celle du Miles Davis Hall, assurée par Laury Immi. On y goûtera du reggae (Burning Spear le 6), de la house (Basement Jaxx, Etienne de Crecy le 21), du trip hop (Tricky le 11), du rock (Alanis Morrissett, le 11 également, ou PJ Harvey le 18), de la poésie électrique (Patti Smith le 17), et la musique de nombreux artistes qui relèvent de l'inclassable.
Nouveauté 2001, le casino, intimement lié à l'histoire ancienne du festival, réapparaît cette année pour quatre soirées: Manhattan Transfer en version «unplugged» (12), le vétéran Jimmy Scott (13), Randy Weston et Joshuac Redman (14), et Stephan Eicher qui revisitera le folklore européen dans une formule acoustique (15).
Et ce n'est pas tout... Mais nous y reviendrons.
Bernard Léchot

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Joignez-vous à la discussion