L’Organisation mondiale de la santé, des institutions publiques et des entreprises privées se mettent en partenariat pour trouver enfin des médicaments efficaces contre le paludisme. La Coopération suisse au développement est partie prenante.

L’Organisation mondiale de la santé, des institutions publiques et des entreprises privées se mettent en partenariat pour trouver enfin des médicaments efficaces contre le paludisme. La Coopération suisse au développement est partie prenante.

L'arrivée de Mme Brundtland à la tête de l'OMS a chamboulé les habitudes de l'organisation. Le partenariat avec le secteur privé figure désormais en première ligne de ses nouvelles stratégies et le lancement d'une initiative commune pour de nouveaux médicaments contre la malaria illustre parfaitement son pragmatisme.

Le problème du paludisme est à la fois simple et démesuré. D'abord, cette maladie tue chaque jour trois mille personnes. Ensuite, on n'a trouvé jusqu'ici aucun remède efficace et les moustiques s'en donnent à pique-joie. Enfin, l'industrie pharmaceutique ne se lance pas dans des recherches coûteuses quand elle n'a pas la garantie de récupérer sa mise de départ. Et comme les populations les plus touchées sont aussi les plus pauvres, on comprend dans quel cercle vicieux s'est enfermée la médecine tropicale.

Celle-ci a perdu des batailles, mais peut-être pas la guerre. L'accord qui vient d'être passé inaugure en tout cas une forme inédite de partenariat : d'un côté, l'OMS, des institutions philanthropiques et des organismes publics (dont la Coopération suisse au développement) apportent les fonds, grosso modo 15 millions de dollars au début, davantage plus tard; de l'autre côté, des industries pharmaceutiques mettent à disposition leur savoir-faire et leurs outils de recherche. Avec, en toile de fond, l'espoir enfin de trouver la parade à ce fléau qui ne dit pas son nom. Mais cela prendra du temps. Au moins une dizaine d'années, disent les plus optimistes.

Bernard Weissbrodt

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